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(O)

by BagHz

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  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    Avec les fabuleux graphismes de Naïs Carton et un livret comprenant toutes les paroles, dis ! On se moque pas de toi.

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1.
AUX QUATRE TEMPS J’ai le blues Mi la mi si la mi en septième Et j’expose mes amis syllabiques Sur des portées de prose Faut que ça tienne, même lorsque le doute s’impose Éparpillé aux quatre temps Pourquoi tu pleures ? Parce que j’ai le cœur qui ploie Je sais plus si c’est le manque de confiance Ou l’excès de ce que je vois Les sommes attisent les chiens À la niche la tise assomme, putain Tu m’étonnes qu’on somatise pour rien Éparpillés aux quatre temps Un peu perdu au milieu des bouquets d’ego A fleur de beau, taille les feuilles du mal et remplis les mots Charge-les jusqu’à ras-bord s’il faut, tant pis On poussera sous la même étoile Éparpillés aux quatre temps On a la chance de s’exprimer Et on la gâche à s’étriper Ah, c’est tripant de juger l’autre Comme si ça portait nos valeurs Accepter sa part sombre c’est dur Et si mes démons t’éloignent Mes merveilles restent à portée Éparpillées aux quatre temps Directions cardinales, il faut choisir donc renoncer (impossible) Entre danser sur la Lune et ce côté Tournesol (impassible) Toujours plus à l’ouest ! Comme pour échapper au lever du soleil Le temps, suspendu jusqu’aux lendemains de veille Enserrant la routine, en sourdine Entre inhibitions étranges et ambitions mesquines Ce qui ne tue pas blesse Et personne n’entend hurler Car les cris ne franchissent plus l’esprit capitonné « Bien souvent, être adulte ne vaut pas le coup » Me crient mes rires d’enfant Éparpillés aux quatre temps Le cœur s’offre à la vie, à tout-va Et contre le sens du vent J’ai beau compter, je ne retombe jamais deux fois sur le même Ni avec les même gens « Mais prends le temps, être adulte ne vaut pas le coup » Me crient mes rires d’enfant J’ai toujours été amoureux Jamais pu faire autrement Quitte à y laisser le cœur et toutes ses parenthèses Éparpillé aux quatre temps Attends… Vas-y ! Pirate un peu de bonheur, indigne-toi de causes perdues Gagne ton quart d’heure, petite coupe au vin d’honneur Et quand la lie est bue, l’essence du moment redevient feinte Et l’étau du quotidien resserre l’étreinte où la honte est tue Alors on s’accroche comme on peut Jusqu’où est-ce qu’on joue le jeu ? Trop peureux ; on mise en s’inventant des enjeux Et on se cherche même quand on s’est trouvés Éparpillés aux quatre temps Pour ne pas se rendre compte qu’on est tous ou rien Perfusés non-stop au besoin d’être enfin quelqu’un Ils rêvent tous d’être égérie, jusqu’à finir digérés Dans le culte du pas-grand-chose Éparpillés aux quatre temps « Bien souvent, être adulte ne vaut pas le coup » Me crient mes rires d’enfant Éparpillés aux quatre temps Le cœur s’offre à la vie, à tout-va Et contre le sens du vent J’ai beau compter, je ne retombe jamais deux fois sur le même Ni avec les même gens « Mais prends le temps, être adulte ne vaut pas le coup » Me crient mes rires d’enfant Compliqué parfois, de ne pas rester cynique Mais voilà : Papa ? Oui mon grand, je suis là Je te promets que je suis un bon parent Même quand ça me rend peureux (et que je peux faire mieux) Forcé de croire en l’avenir : Don Quichotte face aux moulins Et si je pense ça, je sais que Sancho pense pire et J’en transpire le soir, sueurs froides, flashs d’angoisse, pourtant Chaque jour est un printemps à mettre en terre Éparpillé aux quatre temps
2.
La Horde 03:22
LA HORDE La Horde du Contretemps On est formé.e.s à esquiver les rangs Guettant la levée, par-delà les mailles, le long des failles Lové.e.s là où coller quelques phrases fortes fait pas un refrain résistant Et entasser les feuilles mortes n’arrête pas le travail du vent Assemblant ce qu’on transporte ensemble en domptant les courants Loin des effets marée, des reflets navrants Et dans le sablier : quelques galets Pour mieux vivre au fond du temps Las de l’amertume lissant les remous des Hommes Laissant les questions à la dérive On sillonne l’écume des âmes Comme si nos cœurs en dépendaient Évidemment que nos cœurs en dépendent L’âme à vif et le cosmos pour campement Même si le métronome soutient les mêmes thèmes Qu’à cela ne tienne ! Mouds des grains de folie dans le rythme du vent Le métronome soutient les mêmes thèmes Qu’à cela ne tienne ! Mouds des grains de folie dans le rythme des gens Dur de bouger la masse apathique Moins de monde réuni pour écrire sa vie que pour la Saint Patrick Pas l’envie, pas le temps, et leur temps c’est argent Pas l’envie, pas le temps, et leur temps c’est argent La Horde du Contretemps Partout dans les médias : propagande active nous calomnie Et sur les écrans se vautrent leurs simulacres Qui vantent le goût âcre du médiocre Ils sont chronomornes et chronolissés Craignent tout ce qui n’a pas de prix Ça infirme le confort de la norme Or la Horde n’est pas faite de copies qu’on forme Hors la loi, le mors au cœur, l’amour aux dents Fuir la nasse Hors la loi, le mors au cœur, l’amour aux dents Suivre les traces Suivre les transes Suivre le vent Suivre le flot Suivre les scribes, les aéromaîtres, les crocs, les feuleuses Hors du temps ; des emplois qu’on en fait Caracoler au contre-pas Fier, sérieux dans le jeu Comme l’enfant qu’on laisse faire Fie-toi au corps, méfie-toi du cerveau rétif Vois : au lieu de composer avec l’autre Chacun veut lui écrire sa partition Pourquoi ? Harmonotonique… La Horde fait halte et offre l’asile poétique Là où la pulsation s’écroue Le temps s’écroule Emporté par la foule Au temps pour nous On monte à cru sur le tempo
3.
MON ENFANT SAUVAGE À mon enfant sauvage Le costume de l’âge n’est pas à ma taille A desserré les mailles, rapiécé les failles Laissez passer l’envie Le vif tempête à l’intérieur C’est dans les strates inférieures que se débat la vie Plus d’une fois frôlée C’est affolant ce qu’on refoule Et tout ce que l’écume a pu avaler Laissez passer le vague-à-l’âme déferlant Le ressac est puissant Bruissant de souvenirs déformés L’armure se fissure Et sous le masque, tu m’apparais Ça faisait si longtemps, mais où étais-tu passé ? Faut dire qu’il est si facile de t’étouffer, de t’oublier Qui sait ce que je serais devenu si seulement tu avais pu rester… Même si t’es jamais vraiment parti Si souvent je t’ai coupé la parole Bridé l’émerveillement N’osant plus te regarder en face de peur que les merveilles mentent Derrière le voile qui te masquait la vie avec amour Écarté puis déchiré par les temps qui courent À mon enfant sauvage Le costume de l’âge n’est pas à ma taille Ta voix s’est perdue, l’émoi se terre Dur de donner un sens aux rêves depuis qu’on se veut si mature Culture a occulté nature catapultée Sur sentier balisé (que l’on croit si sécure) Je te sens hurler en moi Les rares fois où le vacarme s’arrête Quand j’entends plus qu’un bourdonnement Qui s’amplifie du cœur à la tête Dernier rempart face au silence oppressant Bon sang mais qu’est-ce qui m’écarte à ce point de l’instant présent ? Passer de ton rire pur aux rictus des Hommes Force de vie domestiquée ressurgit brièvement Comme derrière un mur d’envies cimentées Petit fantôme réduit au passé Incarné face à moi, tu reviens pas à pas C’est fou comme la vie reprend le dessus malgré le chaos Viens, rappelle en moi ce que je suis de plus beau Qui retombe en enfance s’y élève à nouveau
4.
5.
IDÉAL STANDARD Pourquoi tu pleures ? Je veux souffler Juste un peu, me poser Toutes ces journées, à cavaler sans avancer Coincée au bout de mon souffle Laissez-moi au moins cette soirée Et des vacances... merde, « vacances » Rien que le penser c’est déjà hors de portée Je veux me reprendre à rêver J’ai plus envie de jouer à ce jeu-là Je dors plus la nuit Je veux pas finir comme ça Noyée dans mes rêves Noyée dans mes paillettes Déjà : quitter ce taf au rabais, m’affirmer Bien sûr que je mérite pas le quart de ce qu’on me fait subir Humiliations tranquilles : de quoi est-ce que je me laisse punir ? Je veux briller Comme la bagnole des voisins Le bulletin de salaire des voisins Le rang des voisins dans cette foutue hiérarchie sociale Et tant que j’y suis : la maison des voisins Je veux plus courir après vous et votre amour que vous n’avez que pour vous-même Je veux plus me nourrir de tes problèmes à la con pour fuir les miens J’arrive plus à m’investir pour faire partie d’un faux décor, à quoi ça sert ? Je veux que tout le monde soit là pour moi mais dans le fond je sais pas si j’en vaux la peine Ce taudis en location Je veux cesser une bonne fois pour toutes de guetter l’occasion Du neuf, rien qu’à moi Et à lui aussi tiens, pourquoi pas Pourvu qu’il me baise mieux, que les gosses poussent heureux Qu’on n’ait plus à étendre les fins de mois sur cette putain de corde raide Sortir de ce perron sans me sentir vieille et laide, moi... Moi et ces bouts de honte, que je traîne un peu partout Comme une carapace brûlante et dure qui colle à la peau Qui colle à l’amour que j’ai toujours voulu donner au fond Et qu’on m’a retourné avec mention « n’habite plus au cœur indiqué » Me diviser, me soustraire, multiplier les réductions Rallonger l’addition, mais le problème et l’équation restent les mêmes Je veux tout, tout de suite et rien comme tout le monde Mais que tout le monde m’aime et soit là Je veux tout, tout de suite et rien comme tout le monde Loin de l’idéal standard de ces connards qui veulent tous la même chose que moi J’ai plus envie de jouer à ce jeu-là Je dors plus la nuit Je veux pas finir comme ça Noyée dans mes rêves...
6.
DE L’OMBRE AU SOLEIL À l’ombre des tavernes où s’abreuvent les hors-la-loi Ce que nous prend le roi l’Éphéméride nous le rendra Aux soleils des Neuf Mers souffle le vent des renégats Ce que nous prend le roi, l’Éphéméride nous le rendra Un soleil rouge se couche sur le port de Damiette Peu de bateaux à quai, la ville semble quiète À la taverne on boit comme chaque soir Entre brèves de comptoir et rêves de contes foireux Accoudé au bar, un aventurier taciturne S’abîme dans le mauvais houblon, d’un air terne À quoi bon, pense-t-il, sacrifier ma vie Pour tous ces soûlards et leurs piètres chansons _ Allez patron, remets-en un dernier ! _ Oh, tout doux étranger, avec c’que t’as vidé, t’as d’quoi payer ? L’individu se dresse d’un bond et crie : _ Je suis Mortimer, l’écumeur des Neuf Mers, Sers-moi un verre ou t’es un homme mort ! _ Vermine ! Aucun client ne me parle sur ce ton ! répond le tenancier en attrapant son vieux tromblon Puis il le toise un instant sous son tricorne Et se liquéfie en bégayant : _ M... M... Mortimer... le grand ? De l’ombre au soleil, à l’ombre, au soleil... Les héros vont et viennent au fil des saisons Les drapeaux hissés tiennent au gré des raisons Révolution ! Les plus forts contre les plus libres Choisis ton camp ! Gentils, méchants, comme dans les livres Choisis ton camp ! Le bien à l’ombre du mal, à l’ombre du bien Et on retourne toujours au même point Mortimer n’est pas n’importe qui Dans chaque port l’on dit qu’il est le plus grand pirate des Neuf Mers À bord de l’Éphéméride, galion volé aux corsaires du roi Sa légende défie la couronne et les lois Le tavernier n’en revient pas Il range son fusil, sort son meilleur rhum Soudain la porte du bar vole en éclat _Que personne ne bouge ! Les gardes du roi viennent se poster à chaque table Et une sombre silhouette s’approche du comptoir _ Capitaine Solfar, en personne, que m’vaut cet honneur ? _ Bonsoir, Mortimer, répond-t-il en le fixant de ses yeux noirs Si tu permets, mon cher, je vais m’asseoir Prendre un verre et on va parler, toi et moi Mortimer ne bronche pas _ Ah, depuis le temps que j’attendais ça... Les deux hommes se dévisagent dans un silence de mort L’instant s’est figé comme s’il attendait l’histoire De l’ombre au soleil, à l’ombre, au soleil... Les héros vont et viennent au fil des saisons Les drapeaux hissés tiennent au gré des raisons Révolution ! Les plus forts contre les plus libres Choisis ton camp ! Gentils, méchants, comme dans les livres Choisis ton camp ! Le bien à l’ombre du mal, à l’ombre du bien Et on retourne toujours au même point Solfar est fourbe, cruel, impitoyable Conseiller du roi, il mange chaque joue à sa table Incarne l’autorité, l’ordre et la morale L’inquisition, les autodafé Drapé dans son long manteau Il sirote son rhum et affiche un sourire satisfait _ Mortimer, tu titubes et tu sens l’alcool fort, Pour un héros ça fait un peu moins fier Tu pensais pouvoir accoster incognito ? Pauvre idiot, Ton épopée s’achève ce soir _ La ferme Solfar ! Le peuple gronde, je suis son porte-voix, La Révolution t’emportera ! _ Ta révolution ? Petit libertaire à l’ego démesuré Tu n’es qu’un trompe-l’œil Vois-tu, Mortimer, ton péché c’est l’orgueil Comme chaque héros qui pense incarner la liberté Laisse-moi t’expliquer La partie est terminée, le roi l’a décidé D’ailleurs, à l’heure qu’il est, sur l’Éphéméride La loyauté a été rachetée ou passée par le fil de nos lames Ton nom, ton image, tout est entre nos mains Si tu n’es plus qu’un homme, tu n’es plus rien Les héros pensent écrire l’Histoire Mais sous la plume du pouvoir, seuls se succèdent les souverains Rassure-toi : on les chantera encore, tes airs de marins Tu auras tes quelques fables, peut-être une statue dans un village minable Enfin, quoiqu’il en soit, c’est la fin d’une époque De ton récit épique, de tes forfaits, des non-droits Santé Vive le roi Bon réveil, Mortimer, les verres sont pour moi Personne ici-bas n’est une révélation Du soleil à l’ombre, il faut moins qu’une révolution
7.
HISTOIRE D’UNE IDÉE Histoire d’une idée qui naquit d’un émoi Entre les parois de sa cage encéphalique Puis s’y sentit vite à l’étroit Entourée de poncifs, stéréotypes et autres concepts froids Un jour elle profita d’être lâchée, comme ça Au beau milieu d’une discussion Pétrie de paradoxes et de contradictions A chaud, certains débats font peur, c’est sûr Et voilà notre petite idée qui s’échappe à l’aventure : Ouf ! Ça tourne en rond Le dîner s’éternisait, l’alcool enlisait la discussion Fini d’être tout juste bonne à vos arguments Je vais me faire belle Petite idée deviendra grande bien malgré elle Je ne veux pas être arrêtée Au creux d’un cerveau borné Germer sur des archétypes consternants pour conforter mon hôte Le con qui criera le plus fort, tétanisé à la simple idée de changer Il s’en est fallu de peu, que je ne devienne religieuse Après quelques prières on m’aurait rendue franchement pieuse Et pourquoi pas, mais vu comme ils prennent le sujet à bras le cœur Je préfère un moyen plus simple d’incarner la foi, comme... Une pub tiens ! Rentrer dans la ronde Subterfuge à l’immonde, me faire belle Que tu payes pour ta surdose Au nom du saint espoir d’avoir pour paraître Bref, de celles qui sont trop lumineuses J’aurais pu naître sur un clavier Mécaniquement, manipulée dans l’illusion de discussions instantanées Sans ratures... Quoi, brûler mes empreintes ? Non, décidément, je suis bien aise d’évoluer à l’air pur D’ailleurs : si je faisais carrière, pour rejoindre les plus fortes ? De celles qui enchaînent sous bonne escorte La peur aux masses, le bonheur aux portefeuilles Politique aux urnes, répression à liberté... j’en passe ! Tout se débat, la colère macère puis s’oublie Passionnés par le « qui parle ? » Au détriment du « qu’est-ce qu’y dit ? » C’est la guerre : armes de distraction massive Toutes façons jusque devant le fait accompli chacun se donnera sa raison Et aujourd’hui, on doit faire son chemin en quelques secondes Féconde ou pas il faut vite croître et créer un avis Un avant, un après soi, c’est fou... Et ça va jusqu’à mourir pour certaines d’entre nous Perdues dans une forêts de lampadaires cachant le firmament Finalement : tout ce que je sais, c’est que je ne veux pas vous cliver Devenir idéologie, servir d’illogiques idéaux Ou rester vautrée au logis, non je veux brasser du cerveau en fusion Jusqu’à ce que vie s’ensuive et sans concession Puis elle intériorise encore une fois, loin du monde qui vocifère Je vais me poser là, sur ce coin de papier Il saura sûrement quoi faire de moi Lui qui y réfléchit à deux fois Allons, c’est décidé, fixons la pensée avec soin Viens l’idée ; tu pourras être un peu à chacun Allons, c’est décidé, fixons la pensée avec soin Viens l’idée : ensemble on va se porter, loin
8.
MON TESTAMENT Je baille longuement À m’en décrocher la mâchoire Fais respirer le cerveau, les pensées à fleur de mots Je baille longuement Deux fois de suite ; il est tard Putain je suis mort ce soir Tiens, je suis mort ce soir ? Eh ben... Je ne lègue rien à personne À quoi sert de partir si j’ai pas tout donné à point Je ne lègue rien à personne, non Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin Et ça fait cache-cache derrière l’amour chez monsieur le maire Cache-cache derrière la mort chez monsieur le notaire Et qu’est-ce qu’on cache derrière la mort, loin de son fort intérieur ? Je ne veux plus le savoir, vu ce qu’on gâche devant sa vie chaque heure À chaque chemin le cœur posé sur une rose des vents J’ai pris le temps pour la prose et par peur de ce qui part demain Je sais bien que les mots sont forts mais souvent formés À finir lâchés dans le fond de l’action et le feu des formes Pour ne pas devenir fou, à force de vouloir y échapper J’ai appris que le temps ne se perd pas Réfugié chez ceux qui me ressemblaient car fallait qu’on s’aime Mais on ne sème pas grand-chose avec des clones de soi-même Ceux à qui j’ai donné se reconnaîtront Si j’ai prêté ; j’offre, et si je devais encore y a prescription J’ai trimé, sans mimer, simuler Je mérite chaque album en pendentif comme autant d’amulettes Et peu de regrets à déplorer au fond Le futur est tellement loin Le passé tellement lourd L’avenir est tellement proche Le présent tellement sourd Continuez de survoler ce merdier à bord d’amour Que ça déborde à mort Mon fils et toute la vie d’abord, à l’abordage Et continuez de survoler ce merdier à bord d’amour Que ça déborde à mort, mon fils et toute la vie d'abord Je soussigné : BagHz La grande gueule placée comme je pouvais T’façons les meilleures histoires se conjuguent à l’imparfait Rappelle-toi surtout ce qu’on éclairait lorsque le cœur s’ignorait pas Finalement pour le reste : je signerai pas Écrire fut un salut sincère Ce soir j’ai crié pour la dernière fois Sans prendre le temps de trier En quoi j’ai cru et pour qui j’ai créé ? Je sais plus... tant pis, c’est l’heure Je crois que j’ai un peu peur, allez approchez Vous êtes beaux ! Je vous laisse vous entrevivre Entre la plume et la couronne, leurs ordres et nos chaos Garder en ligne de mire ceux qui nous apprennent à haïr Et chérir fort ceux qui nous surprennent à aimer sans toujours le dire Un dernier souffle à chaque instant précieux Qui nous a rendu fiers, entre premiers pas et dernière bière Embrasez le temps pourvu qu’on s’aime De pas grand-chose faites du mieux C’était si grand et dérisoire, j’ai tâché d’y laisser un peu de feu Si je meurs demain, je veux qu’on garde la mort en fête L’amour en tête et qu’on chante fort les mêmes refrains Si je meurs ce soir, au moins les mots auront fait sens Leur puissance m’aura porté d’ego en couleurs jusqu’au noir Si je meurs demain, s’il ne reste de moi que ces quelques vers Toi et tes oreilles ferez office de notaire Si je meurs ce soir, et tant que mon empreinte côtoie le vivant Je veux que mes textes soient mon testament
9.
10.
A petit feu 04:20
A PETIT FEU On passe des pans de vie à ce contenter de si peu Et quand meurt l’envie On se rend compte qu’on est déjà si vieux Le monde avance trop vite pour mes yeux Vit trop fort ma tête, mais le cœur s’accroche Au fil des pensées entêtées de passé où je me love Présent torve, où je m’oublie Je ne participe que de l’antérieur et le futur ne m’invite plus Berce doucement ma mémoire Faut dire qu’elle en a connu des histoires à tiroir En rassembler les clefs ? Ça n’aurait pas grand sens Du Saint-Saëns sur le tourne-disque Et le decrescendo de mes pas de danse tremblotants Pourquoi je tremble autant ? En attendant demain, le différentiel s’accentue À croire que je vis sous différents cieux Et que le temps tue avant la mort À petit feu Je croise les foulées, les regards, les miroirs des foules Et m’insère à tâtons dans le flot de vie sans trop y croire Convictions fanées, l’habitude comme canne et Fixant chaque soir, comme s’il m’attendait Au jour le jour, jamais ne coure Me courbe, courbe, pas à pas, pied gauche, pied droit Au tour par tour Le ballet du temps m’échappe mais... Où ai-je bien pu poser cette écharpe ? Ah ! Je l’avais autour du cou, me voilà rassuré Pour oublier que j’oublie tout Allons retrouver la quiétude d’un petit tour de quartier Non ! Je finirai pas coincé Entre vos manques de moyens et ma dignité, pas si vite M’enfermer de ce monde il n’est pas l’heure pour moi Tant pis si malgré tout ce que j’ai pu faire J’y suis maintenant hors-la-foi J’ai rattrapé il y a si peu Le temps de me poser dans chaque jour Et il faudrait garder mon cœur dans l’hémicycle de la mort À l’article de l’amour... J’étais bien sur ma barque et voilà précipité ce long naufrage Salauds ! Hein ? Quoi, toubib, il faut que je me calme ? J’ai le corps en friche, l’esprit perclus d’escarres Et il faudrait que je vous laisse gérer ce qu’il me reste encore à déchoir ? Mais je vous ressemble et veux toujours m’assembler Je vous assure, qu’importe ma santé Je vous ressemble et veux toujours m’assembler Je vous assure, qu’importe ma santé Il paraît qu’ailleurs on meurt comme on vit Ensemble, ou à peu près Le seul qui m’accompagne pour ce que je suis C’est encore lui : oui, c’est mon chien Mais dans ses yeux j’ai pas de mal à trouver un rien De cet amour qui fuit... À petit feu
11.
PENSER DÉSACCORDÉ Aujourd’hui m’inspire des sentiments étranges... Aujourd’hui m’inspire des sentiments étranges Comme un besoin de nostalgie lorsque la tristesse démange Pensées d’ennui dont l’écho lie à l’infini l’esprit à se mélancolie Je me dis... On tombe tous là, comme des gouttes de pluie sur un sol trempé Cueillis par des mains d’amour ou prostré Sous la peine d’un monde où l’immonde et le beau s’enlacent Et enfantent les visions bâtardes qu’on se garde bien de partager On sonde nos âmes sourdes On effeuille les pensées vierges Noircies pour un temps Qui passe et les relie, ou les froisse En boules d’écueils harmoniques Tant pis s’il faut penser désaccordé
12.
ON TOMBE TOUS LÀ Chacun chez soi et les moutons se gardent bien C’est mon carré de pâture, jamais je partage ! Mais restons voisins car j’ai peur tout seul Et je me sens mieux ici qu’ailleurs D’ailleurs, qu’ils y restent ! J’y suis donc j’y peste Enfin, jusqu’à demain... Mais parfois demain donne l’impression de ne plus vouloir de nous Tombés là puis restés bloqués à genoux Soyons honnêtes : est-ce qu’on est tous pour un Ou un pour tout ? Se mentir c’est pourrir un peu et j’entends mourir Sous chaque soupir, une esquisse de sourire envieux Se mentir c’est pourrir un peu et j’entends mourir Sous chaque soupir, une esquisse de sourire en mieux On tombe tous là On tousse quelques fois Allez, encore un tour de manège en chantier Je monte et descends, indécis Tout est si flou, qu’est-ce que je fous Ici-bas ou là, si haut, je ne sais plus, tout va trop vite Pas de repos pour le foie Mis à l’épreuve à la bonne fortune De nuits peu glorieuses en instants de grâce uniques Pas de répit, rien à faire Je refuse de voir mourir la Lune Sésame, ouvre-moi le miroir de mes rêves, sans une thune Ces âmes ouvrent et noient leurs sensibilités Par peur du vide au creux de l’écorce Et ces corps se forcent à l’apnée Sous le raz-de-marée L’enfant portait haut les pensées au bout d’un morceau de bois Puis à force c’est l’excavation constante à bout de bras Mais parfois le soir, passée la fête Posé, je jette un œil aux étoiles et me dis Qu’on pourrait tous être poètes Si tant est qu’on puisse écouter son cœur... Et un peu moins sa tête Protéger ce qui peut encore l’être De ces foutus fracas d’ailes dans le ciel de quotidiens trop encombrants Passe du goudron sur nos plumes quand le rêve de voler nous prend Fais flotter le chagrin pour accepter l’averse en suspend Car après la pluie viennent les belles gens Dans mes veines courre l’envie furieuse de vivre tard et libre Pour l’heure délivre mes pensées diluées dans un verre de triple Karmeliet Fibre d’absolu que l’art mérite, mais ce soir est vide Vite : une gorgée de vie ! Et qu’on m’explique pourquoi les larmes m’évitent Dérive d’une époque ivre On recrachera le trop plein, mais pour l’instant Laisse boire, fais vivre ! Le maquillage de l’époque dégouline, dégueulasse Viens on se dégoupille, fragmentaires dans ce palais des glaces On excelle dans l’excès À l’heure où ils veulent annexer nos passions à leurs tableurs excel Mais plus complexe est l’Homme Même si on tombe tous là, en toute simplicité Une goutte de plus à diluer... On tombe tous là
13.
PAR AMOUR DE L’ART 2019, rien de vieux Programmées pour obsolescence Les idées s’exhibent puis s’oublient Auxquelles donner du sens ? Tout stagne si vite à l’épicentre du bonheur L’agglomérat de solitudes s’effrite et les enfoirés chantent en cœur « Enchante encore ce que tu peux » Me dit une voix dans ma tête Tant pis, fais la fête, masque le cri des tempêtes Et vis ce que tu peux mais crée Laisse toujours cette flamme allumée Brasse l’humain tant qu’il est beau Frappe le vers tant qu’il est chaud Et que les mots reprennent leur sens Et que les sens esquivent l’étau chloroformé De toutes parts, ça pue le mensonge normé La vérité sort de la bouche des enfants qu’on laisse encore penser Ils courent après le compromis Par amour de l’or Travaillent l’attitude avec mépris Par amour de l’air S’agenouillent aux portes de l’orgueil Par amour de luire Ici c’est pensé du studio à la scène Par amour de l’art Le verbe, pourri à la racine façon Monsanto Et ça se bouscule pour plonger tête baissée dans la bouillie L’industrie formate le lexique, rachète les idéaux Guerre de tranchées pour la sémantique Et dans le maquis, hé ho ? Le public est éparse et beau Il s’ébat fort, en réseaux denses, tissés hors de l’info placebo Libre, en place et beaucoup trop sincère Pour leurs pâles scénographies, leurs pauvres scénarios Concepts obscènes Discours obscènes Spectacles obscènes Tout ce qui divertit ment Sous-fifres obscènes Compromis obscènes Des chiffres obscènes Et l’essentiel est absent Ça se prosterne devant l’industrie Par amour de l’or Collés aux sapes tâchées de sang Par amour de l’air Ça fanfaronne fait le fou en file indienne Par amour de luire Ici c’est pensé du studio à la scène Par amour de l’art L’amour dans l’âme, retarder la mort de l’art Des leurres pour les pigeons, dollars pour les cochons Agglutinés dans la suporcherie Mais combien sont ces sales vices qui s’y sont standardisés Les experts se pressent aux portes-voix d’une presse morte Soit tu campes le soir dans le terrain vague Soit t’y perds des bouts de toi Peur du noir, de la crasse, sois prêt à tout Lisse les atouts devant les vitrines dégueulasses L’ego se dresse partout dans les conforteresses Envies noyées dans tout ce que l’indécence a sabré Quand bien même tout le monde s’en fout Que tout le monde laisse faire Que tout le monde attend Et qu’on tient même si on n’espère plus rien du tout Poings tendus ou sur la pointe des rêves Tôt ou tard, il faudra bien qu’on s’entrevive Par amour de l’art Trop de trucs traumatiques masqués d’automatismes On se bat pour ne pas finir automates tristes et Par amour de l’art Ce qu’on crée ce concrétise et contre ce qu’il crétinisent crânement On crame les écrans d’expertise Par amour de l’art Trop d’imagerie d’oligarchie à contrer Iconoclastes en indé Par amour de l’art Même usés jusqu’à l’os on se laissera pas sagement museler Par ceux dont le portefeuille est partout mais le reste nulle part Amour de l’art
14.
(coeur) 04:43
(cœur) Ça y est, c’est presque fini Nouveau tour en dents de scie Entre les temps et les gens Le cœur entre parenthèses Je veux mériter la Horde Travail sur le contretemps C’est l’éthique ou bien la mort Le cœur entre parenthèses L’amour s’enfuit sous les masques Creuser parfois ça fait mal Donc on touche pas et on laisse La cœur entre parenthèses Dis, tu sais pourquoi tu pleures ? Ce qui ne tue pas te blesse L’enfant hurle à l’intérieur Le cœur entre parenthèses Sentiments standardisés Idéaux standardisés Le monde est standardisé Le cœur entre parenthèses Alors on crée ses raisons On suit ceux qui crient le mieux Les histoires c’est dangereux Le cœur entre parenthèses Partout ça dit noir ou blanc Viens, on va griser les rêves Les histoires c’est important Le cœur entre parenthèses Futur est tellement loin Passé est tellement lourd Avenir tellement proche Présent entre parenthèses Et soudain quand meurt l’envie Se lancer pour se sauver S’entrevivre au creux des mots Le cœur entre parenthèses Mais le pire c’est pas le bruit C’est tout le silence autour À l’article de l’amour Le cœur entre parenthèses Gouttes de pluie dans les flaques Harmonies désenchantées Symphonies désaccordées Le cœur entre parenthèses ... au réveil on se noie Merde, on choisit pas son monde Immonde et beau à la fois Le cœur entre parenthèses Embrasser les turbulences Effleurer les fulgurances Par amour de l’art de vivre Le cœur Enfin sans les parenthèses

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released May 15, 2022

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BagHz Montpellier, France

BagHz est un musicien qui s'est laissé glisser vers le rap par sa soif d'écrire, inspiré par des frontières d'influences et de vécus divers entre émerveillements et révolte, entre rage et amour...

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