We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

L'ego et les couleurs

by BagHz

/
  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    Includes unlimited streaming of L'ego et les couleurs via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 7 days
    Purchasable with gift card

      €10 EUR or more 

     

  • Streaming + Download

    Includes high-quality download in MP3, FLAC and more. Paying supporters also get unlimited streaming via the free Bandcamp app.
    Purchasable with gift card

      name your price

     

1.
Chromatique 03:39
C'est le retour du caméléon, nouvelle palette ! Pour calmer-les-non dits ou les trop plein qui se bousculent D'autres tons prêts à se dévoiler sur le papier comme toile et Un vaste éventail entre peurs, joies, rage et envie Teintes en travail, encéphale en guise de chevalet Langue à l’affût, papilles trempées dans l'encrier Multiples écailles, dont tu ne verras jamais qu'une partie Un jour tu crois me connaître, le lendemain je me suis déjà oublié Toucher les tréfonds pour mieux caresser les cimes et Sur ma trame de fond laisser germer les idées qui s'éparpillent J'aimerais que tout le monde me voit quand je brille mais Je brouillonne tant de tourbillons à la lueur d'une bougie qui vacille C'est en clair-obscur que je tente de faire mouche à coups de mots Coucher les idées superposées pour calmer les maux Comme des briques de Lego elles s'imbriquent selon mon bon vouloir Petit pouvoir dérisoire de l'ego qui croit soudain tout voir Mais qui se rend compte l'instant d'après combien il est fragile Face au monde qui se repeint à une vitesse folle Ai-je le pinceau inspiré ou simplement mimétique et docile ? Tant pis, ça passe ou sa casse et si jamais j'ai de la bonne colle ! * * * Je m'adapte aux atmosphères, atmosphères, est-ce que j'ai une gueule à trop me taire ?! Ce qui est clair c'est qu'elle change au gré de mes congénères Et des décors humains, moins pour falsifier ma présence Que par tolérance quand tant de mecs dans le rap veulent écraser le voisin C'est tout terne à coups de termes putrides et violents Ça s'affirme par les formes et profane les sentiments Sous les masques, ça devient de plus en plus compliqué de se retrouver... Et la feuille blanche finit par m'engueuler, elle me dit : « Réfléchis, enrichis, ta palette de l'intérieur Avant de t'épancher et t'exposer, retourne vivre pour Me noircir de facettes, accoucher sans douleur » De la matière grise qui réclame l'heure d'étaler ses couleurs Ça y est ! J'ai fini ma phrase, ma phase, mon disque J'ai tout donné, mais une petite voix déjà me glisse que : « Les couleurs se ternissent vite puis s'estompent... Est-ce vraiment ça que tu veux qu'on voit de toi ? Vite, retouche tes estampes ! » Mais que veux-tu que je retouche ? Dès que je finis un truc j'ai l'impression farouche Que prendre du recul est aussi dur que donner de l'avant Je pose une couleur parce qu'elle me plaît Mais l'instant suivant... elle est déjà repeinte en questions et puis... c'est vrai... j'attends p't'être trop du regard des gens... * * * BagHz alias le caméléon ! Jongle avec les couleurs de l'ego et Dans ses rôles se fond, se fond... BagHz alias le caméléon ! Dans la jungle des mots Se fraye une petite place sans prédation BagHz alias le caméléon ! Nouvelle galette en indé, Enroulé, dans sa boîte à musique BagHertz ! Saurien métamorphique, perché sur ma liane à lyric Je dépose une deuxième teinte, chromatique.
2.
Coloristes 03:49
J'ai jamais pu blairer Scarface et je sais pourquoi : L'odyssée d'un connard comme Tony Montana ? Très peu pour moi, j'préfère écouter mon cœur que mes couilles Et construire mes rêves autrement qu'en vidant des douilles Trop d'icônes souillent l'inconscient dans cette surenchère cynique Le morbide est fascinant, le jugement systématique Comment osent-ils parler de modèles de société Lorsqu'ils cultivent l'inculture sans parvenir à satiété Tant d'outils à portée de main et pourtant abrutis On rit du malsain, leurs produits calibrés accaparent nos envies Engourdis, on passe son temps à le perdre sur internet Ouvrir tant de fenêtres sur l'écran et si peu dans sa tête On arrête les critères de classe sur de la poudre aux yeux Dur de garder la foi face aux blasphèmes odieux Déviance... Arrogance... Violence... De prôner le triste fait que tout ce dont on rêve est onéreux On colorie, car... L'arbre des envies est immense et on s'agrippe aux branches d'ennui Donner vie au meilleur malgré les pires, avides Gare aux modèles placés en haut de nos pyramides Suicide mental, appels au secours sous forme de pensées brutales Le mal être s'étale comme une flaque d'essence et Sans allumettes à craquer, on trouve le souffre où l'on peut L'indécence... est si facile à compiler On rit seuls devant l'ordi de mecs bourrés qu'on a filmé Mais à plusieurs, quand l'alcool manque ? Dur de s'affirmer S'amuser de la bêtise, appréhender la pensée constructive Pas la tête à ça... trop compliqué... envies passives Et l'amour ? Je refuse de croire qu'il s'achète Je protège celui que je porte à la musique de leurs étiquettes Classant la nature et le vivant, l'Homme oublie ses alentours Se complaît dans les parjures des tarés parés des plus grossiers atours A force de croire tout voir, on est témoins que rien Ne se passe et on se tracasse se lassant même de ce qui nous agace Plus loin ? c'est la peur de l'inconnu qui glace le sang Mais qu'on se le réchauffe ensemble, pour mieux supporter l'air du temps L'époque fout le vertige et tout s'étire trop vite et haut grand public falsifié par effets spéciaux trop de vidéos Demain on servira les machines qui nous donnaient l'heure hier Et desquelles on ne peut débrancher ses neurones aujourd'hui, Les cicatristes de ce monde se referment sur nos palettes Veulent lisser en HD tout ce qui ne leur paraît pas net Coloristes en fronde on rend le flou esthétique Extatiques, dans les actes ou du fond de nos crânes ; la beauté comme tactique alors merde... Lâchons les armes, c'est archaïque ! Qu'elles soient verbales ou physiques y paraît qu'on fabrique Le monde qui nous entoure, alors... De leurs discours iniques construisons les antithèses Tiser fumer baiser ? Ouais, ça va, triste synthèse et je préfère miser Sur les valeurs qui font qu'un chacun est unique et Toutes ces couleurs ouvrant sur autant d'horizons Observons le beau puis sans inhibition, tous aux pinceaux, colorions...
3.
Faut se trouver tout seul... pour mieux s'offrir aux autres... Alors on cherche, on cherche et puis on tente de coucher Des intuitions sur le papier mais le cerveau doit vite freiner L'élan des mots trop facilement nuisibles ou déguisés... hé ?! « Dans mes textes je pourrais parler de flingues chargés Appeler tout le monde la famille, traiter les femmes comme une chair à brader ou Broder les contours d'une vie impersonnelle sans jamais dévoiler L'agneau caché derrière le loup qui masque si bien mes traits » Mais rien à faire, je préfère cent fois Choisir au mieux la partie de moi que je dévoile Sans arrière-goût amer, car bien sûr les beaux mots sont plus durs à apprivoiser qu'à taire Et le rap se plaît à passer à la trappe ce qui nous rassemble, frère ! Et l'art c'est quoi ? Plein-de-bouts-de-soi-dévoilés-plus ou moins L'enfant qui entretient ses peurs, qu'on réconforte par un câlin L'ado perdu de divertissements stériles en défonces puériles Ou l'adulte qui aimerait s'accomplir mais redevient parfois gamin Alors pourquoi est-ce que ton rap à toi veut masquer ses faiblesses Par la gloire appâtés les mots biaisés vidés d'humanité Pour mieux tendre les fesses le plus grossièrement possible « Si tu craches sur ton prochain les suivants te prendront pour cible » S'contenter de c'qu'on a, mais, jamais que de c'qu'on a, fait Malgré l'impression que tout a déjà été dit en mieux T'façons n'importe qui, aujourd'hui, écrit sur tout donc tant pis j'ai Pas (encore) trouvé, nan mais, j'suis là pour me chercher S'contenter de c'qu'on a, mais, jamais que de c'qu'on a, fait J'ai poussé mon épingle dans le jeu et j'peux plus l'en tirer Paraît qu'il faut s'affirmer... Attention, si tu me guettes Tu ne vas pas me trouver... normal, j'suis là pour m'cher-cher ! J'maîtrise pas totalement mon rap, mais je connais celui qui m’atterre Déterminé face aux abjectes expressions, Logorrhées sans passions des pantins qui s'en font une raison et Prémâchent le sale travail de ceux qui poussent à la division Face à l'infecte indécent, contrôler l'affect des sens Pour mieux cultiver un dialecte incandescent Délaisser le novlangue de leurs sectes et se laisser Rougir par les braises de sentiments bien plus puissants... J'ai pas trouvé mon rap et tant mieux, j'reste envieux A l'affût du changement et découvrant tant d'gens, tant d'lieux « Comment rester cloîtré à tourner en rond dans son p'tit carré d'personnalité ?! » J'me suis pas (encore) trouvé et j'y parviendrai p'têt jamais En tous les cas sache que ça vient du cœur (et ça tu peux en être sûr) Je rapperai jamais que je suis plus haut que toi Ni que je baise ta sœur, parce que par moments j'ai peur le soir Que je doute souvent de moi... et que parfois, même... j'en pleure On a beaucoup trop à prendre et donner pour rester cloîtré dans son monde Trop d'infos à brasser pour s'accrocher aux wagons de queue Régis par des cons, des fous, dégoûtés de leur son de cloches Gardons les idées fécondes et l'envie d'y goûter... J'ai pas (encore) trouvé mon rap et lorsque j'entends poser La scène indé, je me sens nu, comme une pièce rapportée C'est pourquoi l'idée de me porter aux nues ne m'a jamais effleuré Ça rime à quoi de frimer, si tu ne t'opposes qu'à toi-même, en pire ? Et ouais, c'est à toi, que je m'adresse, qui écrit ces textes pauvres et brutaux C'est en partie par ta faute si on se défie sans idéaux Riant des autodafé, à défaut de crier « au feu ! » On vante la pyromanie en crachant sur les pompiers, alors S'contenter de c'qu'on a, mais, jamais que de c'qu'on a, fait Malgré l'impression que tout a déjà été dit en mieux T'façons n'importe qui, aujourd'hui, écrit sur tout donc tant pis j'ai Pas (encore) trouvé, nan mais, j'suis là pour me chercher S'contenter de c'qu'on a, mais, jamais que de c'qu'on a, fait J'ai poussé mon épingle dans le jeu et j'peux plus l'en tirer Paraît qu'il faut s'affirmer... Attention, si tu me guettes Tu ne vas pas me trouver... normal, j'suis là pour m'cher-cher ! J'ai pas (encore) trouvé mon rap, mais y a pas l'feu au lac, si ?! Parfois j'suis laxiste... En musique, travailler plus pour gagner plus c'est pas Comme ça que j'existe, préférant cueillir les jours à mon rythme Plutôt que les compter dans l'attente, toujours plus vite mais Pour autant, rarement trop longtemps inactif Je cultive une petite place entre taf et kiff, introspection et collectif Pondre des riffs loin du PAF et de la SACEM (ça j'aime) Entendre les punchlines se vendre au bas mot (ça m'gêne) Et je chercherai, mal assuré, le cœur ouvert et les poings serrés Avec la constante envie de gueuler à la clique de la musique-fric D'évoluer au lieu de s'engluer dans leurs styles monolythiques Qui prennent toute la place... avant de s'évaporer C'est l'vrai peura, qui fait pas ça pour les billets mais pour le partage Sans super-moi, entre couleurs vives et facettes noires alors Si t'apprécie lève le bras en l'air et si ça t'parles pas Plains-toi à Dab Rozer, on va voir c'qu'il peut y faire... [Dab Rozer] J'ai pas encore trouvé, faut dire que je cherche pas Parfois j'ai des spasmes et puis les bails se passent comme ça L'espace d'un instant, laisse pas seul l'instinct J'maintiens que les meilleurs couplets sont des cris bien construits (du coup) J'ai des idées qui traînent mais pour les rédiger c'est chaud Résultat l'hiver j'hiberne, pire qu'un bébé chat Parfois je m'active crache un peu d'salive Quand les gens se lèvent moi j'déballe des salves, raconte ma iv Déviant un peu comme les titans intelligents Le banquier déboule vu que j'suis du type ti-gen Genre j'paie des tournées alors que j'ai pas d'argent J'voudrais partir en tournée tant pis si j'ai pas d'agent ! Celle-là c'est pour mes gars qui back hardcore dans les concerts Check l'ambi ça pue la sueur ça sent la bière par terre Au fond je sais faire que ça et puis c'est tout J'ai pas encore trouvé et je m'en bats les illecou !
4.
Ghost Town, ça sonne comme un nom de western On s'attend à une musique de Morricone, tumbleweeds et morts d'icônes Mais le cadre ou la faune y sont bien plus ternes et Les actes héroïques bien cantonnés aux écrans des smartphones Alors on joue... au cow-boy solitaire pour repeindre la ville Qui peine à cacher sa crasse à pile ou face Effrayante, attirante, occupant tout l'espace Plus d'envers pour penser seul, et trop d'endroits où on gueule En soi, hélas, les dents serrées on cherche sa place Errants jour comme nuit parmi les arômes ténus d'une mélasse Qui sans nous toucher nous nuit, et on construit sa carapace Pour masquer sa transparence on se dit Qu'on est fort dans sa tête, qu'on tient bon coûte que coûte Qu'on se raccroche à nos rêves ou à ceux des autres comme clef de voûte A s'appuyer sur des chimères tu vois bien qu'on s'y perd et qu'on s'efface On vient grossir inexorablement les rangs d'une nouvelle race We live in Ghost Town everything we stare at becomes fuzzy when it comes to hang on we vanish then think we're free... We live in Ghost Town through empty nights and steady days we're driven together by fear of crossing ways. Des clans de fantômes perdus peuplant des villes sans tain Changent la couleur du drap pour oublier les chaînes, en vain Certains s'échinent à raviver les flammes dans nos ruelles Vite étouffées dans la ville aveugle, écrin d'un constat cruel : La joie canalisée peine à occulter la tristesse Le pain commence à manquer ; les jeux n'ont plus rien d'une liesse Le Colisée s'enlise et on tise en riant (anesthésiés) Viens on se fait une roulette russe avec six balles dans le barillet ! Dans le désert, personne ne t'entend crier... Tout est fait ou presque pour qu'on marche dans le même sens Dirigés par des geôliers qu'on pense aptes à garder les clefs Compense ta frustration par des exutoires insipides Comment ça, danser en cadence te suffit pour combler le vide ? Quand y a des pistolets chargés braqués sur ceux qui creusent Le sheriff a viré salement taré, la taule est pleine à craquer Je m’exile de Ghost Town pendant que la poussière retombe Avec les apaches solidaires avant que la solitude ne me plombe ! We live in Ghost Town everything we stare at becomes fuzzy when it comes to hang on we vanish then think we're free... We live in Ghost Town through empty nights and steady days we're driven together by fear of crossing ways. [SMOGY] I’m an aboriginal Often seen as a criminal Walking out the city jail, all cynical yet blissful I look around and see the people, dressed as individuals Roaming round the streets at night makes it almost mystical I’m quick to the draw, miles away from the war, crime’s a major encore, When the show stops there’s still more (aah) From dusk ‘till dawn I keep the dices rolling When the cats are picking on the mice gotta keep on strolling Kepp my head high aiming for the sky Gotta keep my head strong, me myself and I Never let my guard down, never see me cry Living in a ghost town, haunted by a lie So many souls in the same place never seeing eye to eye Thinking they’re of a different race In a race to a better place where the world tastes just a little sweeter Fuck it, i’m out, I will never be a... Ghost Town ! everything we stare at becomes fuzzy when it comes to hang on we vanish then think we're free... We live in Ghost Town through empty nights and steady days we're driven together by fear of crossing ways
5.
La dernière fois je me demandais si les souvenirs de mon enfance -Enfin, 'souvenirs', plutôt parler de réminiscences- en étaient vraiment? À force de subir l'érosion des idées, du temps écoulé Qui édulcore ce qu'on veut bien leur faire raconter Quel sera l'prix pour des anecdotes croustillantes ?! Épater la galerie avec une aisance enivrante « Mais non, j'réinvente pas là, c'est juste pour embellir » Ouais c'est juste, mais... dans certains cas ça mène au pire Quand il s'agit d'éducation de masse, les choses se corsent Faiblesses de notre histoire dissimulées par tours de force La doctrine endort, c'est frappant lorsqu'elle est nationale Mensonge, omission volontaire... frappent salement D'Alzheimer, des gens qu'on alimente de méfiance envers Ceux qui contredisent les acquis de l'Histoire de France Mais les acquis des uns, sont bien souvent l'oubli des autres Valeurs coloniales, antisociales, démocratiquement vôtres Et tout ça se mêle dans une pantomime de belles valeurs Tu m'excuseras la France, mais je porterai jamais tes couleurs Surtout pas face à la peur quand tu nous imposes ta protection Surtout pas quand ta mémoire collective rime avec oppression Triste impression, que la vérité se fait bafouer malgré Les beaux discours elle fait si peur à nos sociétés Construites sur le sang des gens floués, qu'on expulse aujourd'hui Mais cachez-ça enfin... et servez-nous donc du tout cuit comme Le culte des Hommes forts qui aimerait nous dissuader De croire au pouvoir d'un chacun, non, mieux vaut se battre pour préserver Un boulot à t'en plaindre, une vie perdue à la gagner Génération cynique aux grandes idées vautrées sur canapés * * * Pardon enfants de la patrie, vantant, ces jours de gloire ternis « Contre vous de la tyrannie » ? Pourtant seule maîtresse De chaque côté de vos frontières, préservées si fièrement Au prix du sang versé, subventionné par les dirigeants Diligents lorsqu'il s'agit de parler des droits de l'Homme Mais au pied de nos murs épais la justice glisse tel un fantôme Les bourreaux démago fuient le fisc, les héros risquent les barreaux Et le badaud s'ébahit encore de voir l'Histoire s'écrire sur son dos ?! Ils rendent nos mémoires coupables, avides de boucs émissaires Pendant qu'ils canalisent le torrent de l'Histoire qu'ils entourent de déserts Et fiers... ils sont si fiers... ces héros dont le sang pur abreuve nos éducasillons Paraît que nous ne refaisons pas l'Histoire, celle qui nous a façonné De magnifiques héritages en fantastiques décomptes d'effets néfastes Effaçant, détournant les traces d'alternatives Si tu ne vantes pas leur profit ils te laisseront à la dérive Ceux qui nous parlent de grandes idées, les mêmes qu'on viole chaque jour Aphones face aux faits, dithyrambiques dans leurs discours Pour mieux cacher les atrocités, moralisent le manant Et par derrière armés par les lobby bradent les pays au plus offrant Car comme tout, la mémoire s'achète Et on te prend le chou avec le devoir mais jette le droit aux oubliettes Les manuels sont là pour commencer très tôt la triste quête de L'Histoire avec une grande hache et ses chiens de garde guettent, ils Diffament et s'affirment sous l'étendard de l'infamie Portent les fous au Panthéon d'un pays Feignent d'apporter la paix par de pieuses tueries puis Offrent tribune aux meurtriers prônant l'amour de la patrie Cultivent l'oubli pour mieux nous coller au passé, à sa présence épaisse et Ressasser l'abus de mémoire jusqu'à la nausée Notre Histoire, c'est du remplissage, des bavardages Dur d'en apprendre alors qu'on tue les transmissions orales du fond des âges Les élites et leurs batailles prennent toute la place dans les cahiers Et dates, et noms, et lieux, égo-géo-centrés mais Qu'ils gardent leur devoir ! On choisit le droit des opprimés Qu'ils détruisent la mémoire ! On reconstruit sans oublier ni pardonner Devoir de mémoire mais pas celui qu'ils façonnent en Tâtonnant dans les couloirs de l'Histoire où les mensonges résonnent Garder à l'esprit tout ce qu'ils tentent d'effacer, refuser La mémoire qu'ils fabriquent et porter celle qu'on pense mériter Devoir de mémoire mais au fond, de quoi parle-t-on De voir et d'aimer moins ceux qui ont perdu face à l'Histoire Les témoins oubliés au fond des tiroirs des historiens Chacun subit l'Histoire et qu'il est dur d'écrire ensemble... demain.
6.
7.
Quand je serai vieux, je veux mourir d'un concert... Foutre le feu aux planches une dernière fois avant que mon cœur ne serre Partir en pulsations soutenues, loin des lits d'hôpital Collé au bonheur vital que la scène m'a rendu Je veux sortir en cadence, et sans souffrance vaine Expirer d'un commun accord, en harmonie sereine pour Que la clef de mon paradis m'offre un final sans armure Si si la fa mi, jusqu'au bout et sans demie-mesure... Le son dans le sang, consanguins jusqu'à explosion Forgeant nos pulsions dans d'infinis alliages en fusion Famille nombreuse, la création comme héritage A force on se connaît par cœur, toute une fratrie à l'unisson Travail en famille, pour ne pas laisser l'inspi' s'écailler Parce qu'esseulés tant de mecs braillent et nous, rassemblés on brille Se comblant mutuellement les failles, pour mieux placer nos billes et si La route est trop droite, qu'à cela n'tienne on déraille Dans un terrain de jeu sans limites comme un rappel à nos passions Qui trop souvent s'effritent aussi vite qu'un bout de résine Car d'ennui à résignation, de l'envie à l'inaction Le cap est vite franchi donc on s'invente une direction Et on taille, taille, taille, notre route au coupe-coupe Coûte que coûte, faut que tu kiffes sans forcément viser la maille Le groove t'assaille et la meute veille au gain Pour testament ; j'veux que ça bouge la tête de cour à jardin ! J'veux mourir d'un concert... J'veux mourir d'un concert... J'veux mourir d'un concert... Et sur un accord mineur lever un dernier majeur aux majors On parle pas la même langue, en-tous-cas pas de la même manière Les frères de son font en sorte qu'on se comprenne tous sans effort Avec le double H-G on est d'accord : A coups d'overdoses d'accords on mourra sûrement d'un concert ! On parle pas la même langue, en-tous-cas pas de la même manière Les frères de son font en sorte qu'on se comprenne tous sans effort De concert, avec le double H-G on est d'accord : Et on se tient droits sur les planches jusqu'à ce qu'on les enterre ! Réunion d'influences, de nuances, on est Sans cesse obsédés par l'ensemble de possibilités pour recréer la transe Missions pirates sans limites à l'expérience J'y pense, tu joues, on arrange tout et ça recommence... Balance le son, tant que c'est pas de la sous-culture autotunée Y aura bien des gens pour s'y retrouver sans inhibition Partager les sourires, les rhums à tiser aromatisés Ou bruts de coffre, on t'offre un bout de nos tripes à toi de le digérer ! *** Hip-hop cloisonné ? Écoute un peu sur quoi j'pose ! Sans frontières pour s'emprisonner, pas de risque de ménopause mélodique Jamais de menu 'pause' pire qu'une bande de geeks Aux codes binaires, ternaires, universels et éclectiques ! Et ouais... on peut passer du coq à l'âne sans lubrifiant Parfois trop passionnément et c'est certainement Ça qui nous achèvera un jour, j'espère... En tous les cas j'veux que ce soit sur une scène ou dans ses alentours J'veux mourir d'un concert... J'veux mourir d'un concert... J'veux mourir d'un concert... Et sur un accord mineur lever un dernier majeur aux majors On parle pas la même langue, en-tous-cas pas de la même manière Les frères de son font en sorte qu'on se comprenne tous sans effort De concert, avec le double H-G on est d'accord : A coups d'overdoses d'accords on mourra sûrement d'un concert ! On parle pas la même langue, en-tous-cas pas de la même manière Les frères de son font en sorte qu'on se comprenne tous sans effort De concert, avec le double H-G on est d'accord : Et on se tient droits sur les planches jusqu'à ce qu'on les enterre ! Parce qu'à coups d'overdoses d'accords, on mourra sûrement d'un concert J'veux mourir d'un concert ! Et sur un accord mineur lever un dernier majeur aux majors !
8.
A toi qui sous-estime nos forces qui, joue avec nos vies Ris de nos malheurs et veux dicter nos envies pour qui, En avoir une belle paire c'est écraser le voisin... Dire que tu voudrais que le monde entier s'asservisse à tes désirs... A toi, qui entretient les décalages dans ce monde en rage Voici quelques phrasés de plus comme témoignage Des intuitions que tu tentes de refouler, dès l'enfance et les premiers cahiers La musique ? C'est bien joli mais ça paye pas un loyer ! Donc on s'aveugle à ton savoir dans une cage d'ascenseur bloquée mais Tu croyais que c'est par le diplôme qu'on acquiert l'aptitude et Que tu sentirais moins la merde en prenant de l'altitude sur l'échelle sociale ? Révise tes habitudes, nous on emprunte les escaliers Jalonnés par les indésirables derrière les façades Ceux à qui t'essayes de fermer la bouche en ouvrant l'arcade Pendant que sont applaudis les rêves qui pourrissent dans ton oseille « Faut pas cracher dans l'dos des autres », mais tu le fais bien dans nos oreilles Le vice s'immisce tu glisses sa carte tant qu'y a de la maille on sait jamais Cocus, on paye la chambre et t'augmentes le prix du loyer La liberté se meurt sous des tonnerres d'applaudissement « On t'offre la gloire, vend ton honneur en guise d'investissement ! » * * * Les termes les plus beaux récupérés par tes institutions L'amour est dans le pré allons donc brouter parmi les moutons Qui se laisseront convaincre de pactiser avec les loups Juste pour faire réagir le berger, alors qu'au fond tout le monde s'en fout Parfois j'me dis que t'as gagné, voyant des mômes poser Des billets plein le regard, grisés par le clic-clic du calibre et Le rêve paumé, tendant la paume aux hérauts du malsain Qui s'impriment, culture-famine recrachée en venin alors On réagit : grattant la couche de vernis, conscient des fissures béantes De ton système vicié, divisés face à la tourmente On s’unit lors des éclaircies et le bruit coure toujours plus vite Qu'un nouveau monde est en marche et qu'il avancera loin de celui que tu as bâti Ta vérité vénale, qu'est-ce qu'on y peut ? Rien ! Chacun la sienne Et réflexion faite, je préfère bien mieux Toucher des gens sensibles aux passions qu'emmerder les cons (pas facile) Sans me laisser charcuter par tes bouchers sans compassion * * * Sous-estime nous ! Mais on ne foulera jamais ton piedéstal Pas dupes, mensonges et luxure sous les discours de vestale Usurpant les vérités à l'usure, tant que tu feras monter ta sale pâte On empoisonnera la levure Sous-estime nous ! De ton monde noir nous sommes les bêtes aux mille couleurs Laissant éclater la diversité dont tes dogmes ont si peur Regarde comme on est beaux et plein, égaux, on plaint Les tristes sbires de ton empire, fragile miroir de ton dédain Sous-estime nous ! On se contentera pas de quelques rimes nous On prépare le retour de flamme et les braises s'animent Tout est là pour lutter ensemble, à chaque barreau sa lime Pour repousser tes idéologies malsaines jusqu'au bord de l'abîme Sous-estime nous ! Mais plus tu nous méprise et plus on se renforce Laissant couler la sève et pourrir ton écorce Et si du monde par ton mépris tu crois rester le maître En fermant les portes à clef... on viendra défoncer tes fenêtres !
9.
Des pensées à la pelle, fossoyeurs du quotidien Ça s'exprime par tous les temps et par tous les moyens Et si l'industrie artistique nous prive on fera de la rue un festin Sauvage, solidaire, gardez vos muselières pour les chiens Qui s'exhibent à travers la culture des oligarques Celle qui vise à nous lobotomiser par le port d'une marque Aimerait tous nous faire dire 'remarque, j'dirais pas non au pognon des monarques Même si j'dois véhiculer la mort' Autant de supports que d'outils grâce auxquels on opère mais Quand tu vois les cases à remplir, j'en chialerais tellement on se perd Certains sont grassement payés à dormir dans l'hémicycle Et nous, on devrait mendier quelques billets pour s'offrir une maigre part du dessert ? On persévère, armée contestataire Plumes inspirées de force par l'humain face à ses pires valeurs Fiers de millions de regards uniques et on voudrait nous faire croire Que le talent passe par l'argent quand le profit assassine l'art ?! Des pensées à la plume, les chemins sont longs Des kilos de légèreté pour quelques vers de plomb A plein volume, une catharsis par la carte son Nos cartes c'est : battre le vers tant qu'il est chaud, le partager lorsqu'il est bon On ne vise pas un de leurs putain de trophée, on n'a rien à cacher On s'étend sur le papier pour y coucher un peu d'humanité Demain n'étant pas sûr ; s'appliquer à l'aborder chacun à sa portée Intuiter de belles valeurs plutôt que des hashtags à tweeter Sans saborder... calme-toi ma plume, quand tu entends certains parler T'en deviendrais marteau et les enclumes éclateraient mais Nan... trop facile, trempe-toi dans ce que tu peux apporter Car on s'épanche aisément pour détruire beaucoup moins pour aimer Alors merde... qu'est-ce qu'il nous reste, entre les belles paroles des bien-pensants Et le discours ambiant qui légitime les pires retournements de veste ? La flamme ! Et pas celle de leur front puant Mais que nos cœurs réclament et que les esprits étouffent trop souvent Tiens... prend ma main et sens, comme elle est tremblante Perçoit l'incertitude trahir mes yeux qui ne sont qu'humains Face au monde, ses douleurs et ses imperfections Esquivant l'autoroute morale, multiplions nos directions Les chemins sont longs Des kilos de légèreté pour quelques vers de plomb A plein volume, une catharsis par la carte son Nos cartes c'est : battre le vers tant qu'il est chaud, le partager lorsqu'il est bon Parler haut et fort à tort et, au travers des mots Ça on sait faire, l'obscène charme volontiers les minots Drogues, sexe, violence dont on connaît tous les maux « Amour »... sonne encore trop souvent ringard dans un micro Idéaux tombés bien bas d'icônes masqués de faux-semblants Alors qu'on pense parfois si haut, la plume s'arrête aux références Et sans elles, ce sentiment constant d'absence Le monde hurle et on confond plaisir et indolence Des pensées à la plume, les chemins sont longs Bordés d'embûches perdant le stylo dans la viciation Pour chaque narration viciée, un pas de plus vers la dégénération De générations dont les références font dégénérer l'action Des pensées à la thune, le pas est vite franchi Je préfère en hurler à la lune et m'exiler loin des fusils Brandir nos plumes chargées des nuances de nos pères qu'on enterre En restant fier, de leurs influences mais tournés vers ce que l'on construit ! Laisser plonger les pensées sous les couches de peinture... (x4) Laisser plonger les pensées sous les couches de peinture Guider la plume dans les hauts fonds, des blessures aux sutures Les mots comme étendards, autant d'armes ou de liens, je préfère Dompter un futur commun au lieu de compter mes points de luxure Quand leur culture suppure la mort de l'art, de l'âme Tant qu'y a de l'or, pour l'Homme... De l'air ! De l'air ! (j'étouffe) A trop vendre, on finirait par tout brader... (c'est clair) Stop à la surenchère et que la plume honore les pensées ! * * * Des pensées à la plume, les chemins sont longs ... A plein volume, une catharsis par la carte son Nos cartes c'est : battre le vers tant qu'il est chaud, le partager lorsqu'il est bon
10.
Mais comment faire... pour exprimer un bout de soi aujourd'hui Vivre d'un art éphémère n'a pas de prix, alors Il faut te fixer au support, faire partager au nombre Ou bien rester dans leur ombre Sombre constat... triste réalité Du combat, tu veux vivre du son ? Ah ! C'est con, T'as qu'à troquer ton inventivité si peu rentable et faire danser les cons « Mais t'es qui pour juger l'art, toi ? » Juste un type qui voudrait, voir Des effusions... jusque tard le soir Pas seulement tassés en boîte, pupilles dilatées pour mieux y croire Nan, laisser grimper les flammes les nuits de couvre-feu et là J'parle pas de bagnoles qui crament mais de ce qui réunit pour être heureux Si tu savais comme on nous (bêtes de) traite « Sois content d'exprimer ton art », alors que tout se vend... donc tout s'achète ? Connard ! L'appât de la maille a émaillé les idéaux J'étais prévenu, mais jusque là j'aurais jamais crû Des traditions d'échange à celles de supermarché Des producteurs artistes aux tas d'autistes armés pour formater Animé par nos passions, on garde le chemin de ronde Combien de leurs échelles à repousser pour conserver son monde ? Et encore, quand c'est pas chacun le sien, de monde... Sans supporter celui du voisin qui, soit disant, ne comprend rien à rien Et ça t'explique le bon goût à tour d'avis et bla, bla, bla Un pot de confiture pour tous qu'on étale chacun pour soi La culture souvent nous divise, au lieu de nous rassembler Calibrés les médias parlent d'« art », couverts de vers pervers Et par dessus le marché (industriel) ils croient que les artisans vont s'taire ? Putain... libérons l'atmosphère ! A trop s'faire, dicter sa conduite, afin de répondre aux critères Atrophiés, on s'épuise dans la fuite, alors j'préfère, me fier à mes instincts et persévère jusqu'au bout de mon souffle Avant que j'en perde mes vers Depuis tout petit je me suis invité au banquet musical et me suis gavé Entre les couverts réservés, les couplets à gerber, les repas sur le pouce et les festins J'ai pu trouver ma chaise même lorsque la musique s'arrêtait mais Attablé aujourd'hui je vois trop peu d'intermédiaires entre le trône et le tabouret Faut qu'on brise la torpeur de cette lente indigestion car Du bon goût ils souillent grassement la sépulture Ignoble bouillon de culture, infecte mélasse, au goût synthétisé Servie sur une nappe de soie tâchée d'un festin carnassier Prémâché, prédigéré même si le pire reste encore à vomir Et ils veulent nous gaver jusqu'à ne plus rien sentir D'une culture uniformisée, con-damnée à se condenser « Allez les cons, dansez ! » Et laissons donc les vrais Toucher plus de blé en jouant cinq minutes dans une rue fréquentée Que sur les skeuds achetés dans leurs putain d'hypermarchés Quand tous ces riches mécènes exposent l’obscène à des prix indécents Combien d'indépendants s'endettant pour produire un millier d'EP n'en vendent pas 100 ? C'est... L'illusion du choix dans le tombeau culturel Ils forgent les disques d'or pour mieux charcuter le talent L'illusion du choix dans le tombeau culturel La distribution de masse fait l'ennui et le faux temps L'illusion du choix dans le tombeau culturel Vos victoires de la musique sont les défaites de sa beauté plurielle L'illusion du choix dans le tombeau culturel Tout pour le top des charts mais rien qui ne surprenne l'oreille Alors MA MUSIQUE VEILLE ! (x2) NOTRE MUSIQUE VEILLE ! Reste libre et partageuse Entre leur purin et les puristes, magique ou rageuse Notre musique celle, qui traduit du mieux qu'elle peut les sentiments La portée en clef de lutte face à leur monde aseptisant NOTRE MUSIQUE VEILLE ! Reste libre et partageuse Entre leur purin et les puristes, magique ou rageuse Notre musique celle, qui traduit du mieux qu'elle peut les sentiments La portée en clef de lutte face à leur monde aseptisant NOTRE MUSIQUE VEILLE ! (x2)
11.
Je finis d'écrire ce texte les cernes comme des valises, deux balises Témoins d'un voyage hors du temps, de tant d'émotions Crise d'épuisement, impuissance parfois dont tu ne te souviendras pas Petit témoin inconscient de notre immense émoi Et toi, enfin te voilà, petite graine qui déjà intimide l'arbre Qui ne savait trop comment pousser, devenu soudain tuteur avide De te voir t'épanouir vers tes propres pistils Je te souhaite que le terreau qu'on prépare soit pour toi riche et fertile Tu n'es encore qu'innocence et réceptacle d'émotions Avant de confronter la vie à tes spectacles et à tes illusions Je te souhaite de conserver de la pureté, de la candeur, Malgré le grand vertige des passions et le torrent des humeurs Prendre tout doucement les Hommes pour ce qu'ils sont Ni plus ni moins et accuser sans trop peiner les désillusions Car s'il sait être beau, l'humain se parfait dans l'imperfection Et tu verras que les pires salauds seront là pour te le rappeler sans concession A la passion se mêle la peur de te savoir si fragile J'aimerais te dire, te fais pas de bile, mais pour ça je serai le premier Je saisis le sens du mot « bouleversé »... alors comme ça j'suis papa ?! C'est déjà ma plus grande peur et ma plus belle fierté Il va falloir qu'on s'apprivoise, et j'en suis en chantier Parfois triste face au monde, pour toi j'irai l'enchanter Je sais p'tit père... je parle... beaucoup et un peu trop de moi Mais au fond j'ai hâte que tu prennes la place et m'ouvres ta voie * * * Je te souhaite que tes pensées ne se perdent pas trop parmi les temps révolus Qu'elles soient plutôt dédiées à construire un futur résolu De ne pas te complaire dans les complots les plus fumeux Aiguiser ton esprit critique sans juger pour te sentir mieux Je te souhaite de faire attention aux mots qui sortiront de ta bouche Sans prendre ceux des autres au pied de la lettre, que tu saches Sans te brimer te remettre en question, admettre tes erreurs Afin de régner en maître, sur le royaume de tes convictions Je te souhaite quelques addictions, les comprendre, les épuiser, t'en séparer Pour mieux profiter de tes libertés d'action Que certaines paroles contiennent tant de force, de douceur ou d'envie Que ton regard s'embue et que ton cœur en soit épris et puis... D'assimiler ce que tu juges bon dans ce qui t'es apprit Faire de la tolérance, de l'humour, de la beauté autant d'abris Rester éloigné du mépris, des débris du pouvoir Leur laisser gloire, fric et perversion comme seules manies Je te souhaite de vivre de luttes artistiques, amoureuses ou politiques Face aux calomnies des médias et à l'arrogance des élites Sans verser dans le cynisme, la peur ou n'importe quelle fuite car c'est ce qu'ils veulent Mais je te souhaite de vouloir plus fort qu'eux et plus vite * * * Je te souhaite de t'épuiser à rire et t'émerveiller, loin du pire J'ai pas fait un gamin pour qu'il s'invente une vie à souffrir Y a tant de choses à prendre et de chemins auxquels s'ouvrir J'ai tellement hâte, qu'à ton p'tit tour tu m'en fasses découvrir S'offrir aux feux de la vie ou se laisser mourir à petit feu Sauter les saisons pour mûrir ou se laisser pourrir par faute de mieux J'aimerais t'apprendre un juste milieu à respecter En écartant désespoir ou abus d'espoir avec lucidité D'amour tu ne manqueras pas, mais recevoir n'est pas donné Se décevoir est si facile, sensibilité teintée de fragile Et pour donner faudra parfois pardonner, donc par avance Je te demande de m'excuser pour mes faux pas, mes impatiences Je te souhaite de m'envoyer chier lorsque ce sera nécessaire Et c'est sûr, tu trouveras de quoi redire ou défaire, malgré tout ce que tu vivras Je te souhaite de ne pas souhaiter agir mais agir selon tes souhaits Pour ma part, je vise que « papa » rime avec « fierté », enfin Je te souhaite d'aimer quelqu'un comme j'ai aimé ta mère Apprivoiser les multiples cadences d'un couple de belles galères D'une aversion pour le latex jusqu'à maternité soudaine Quoiqu'il advienne t'es fruit de l'amour et je te souhaite d'en replanter les graines
12.
Un soupir 03:42
Durant quelques secondes, un album ou une vie On s'agite et on crie pour prouver qu'on existe / aussi... Déversant nos croyances pucelles sur ceux qui les croisent, pensant Esquiver l'individualisme qui crève les regards et les écrans On se faufile entre les secondes pour essouffler le temps Vivant chaque idée féconde comme un couplet entêtant Cherchant les refrains évidents qui nous échappent sur le fil Ce fil ténu qui laisse glisser nos rêves et nos convictions immobiles On espère... des échos à sa solitude et Des réponses sans même se poser de questions, par habitude On s'invente un mal-être partagé avec facilité Les belles lettres s'usent et face à nos mondes semblent fossilisées Trop de monologues croisés qu'on nomme conversations Au gré des réflexes sociaux et des costumes de convention Alors on se recroqueville dans la moiteur de l'intime Réfugiés dans la bienveillance qui tient souvent à un soupir infime... * * * On partage la douceur comme une drogue oubliée pour mieux endurer la douleur La redescente et le réveil face aux leurres, aux peurs... A ce réel qui nous singe, pourtant on descend des songes qui nous animent Et pansent les maux qui nous démangent... et passent l'éponge sur nos erreurs On s'y plonge... tête baissée sur les plaies qui nous rongent Barricadés face à la tristesse des autres, miroir de la notre Poli au gré des ricochets que les pensées accumulent par peur de se poser Jusqu'à trouver un roc poreux et enfin l'on s'y repose... hè ! Tant de folie alentour, dénoncée sans s'y tremper On essaie de rester sain et se chercher sans s'y tromper Tant de cynisme faussement protecteur dont on se barde alors On essaie de croire en l'humain et aux rêves qui le bordent Les certitudes sont éphémères comme ce qu'on écrit Toute apogée courre à sa chute et chacun prêtant l'avoir prédit C'est par les extrêmes que nos cœurs sont nourris mais... Un soupir et les jeux se dénouent... et le nous devient je * * * J'abrite de vastes étendues inconnues peuplées de murmures gênants D'envies ténues, invités nés entre mes murs, malgré moi entretenus et Lorsque j'y questionne les certitudes sous une chape de son Mes hôtes pour un temps ôtent leurs costumes de plomb Les sentiments reclus se prennent alors à rayonner Épris de la feuille vierge ils canalisent le crayonné La structure s'impose au contact de volutes de pensées opaques Texte et son prennent forme et s'enlacent dans des ébats sans tact Schizophrène incestueux ; je me fais la cour, la guerre, l'amour Le verbe impétueux quand l'esprit s'oublie au monde autour L'ego espère un jour faire partie du commun des immortels Et les couleurs, salvatrices, maintiennent le cœur au naturel Si je me renferme sur moi-même c'est que je n'ai rien d'autre à offrir En ce jour ce qui me rend ferme, m'aura fait défaillir Le caméléon se rend terne pour mieux jaillir le lendemain En attendant, je rend l'antenne, un soupir et ma lanterne s'éteint.

about

Produit et arrangé par BagHz et Smogy.
Enregistré, mixé et masterisé par Michael Williams à Kiwi Records.
Artwork par Siraba Sangare.

credits

released February 9, 2017

license

all rights reserved

tags

about

BagHz Montpellier, France

BagHz est un musicien qui s'est laissé glisser vers le rap par sa soif d'écrire, inspiré par des frontières d'influences et de vécus divers entre émerveillements et révolte, entre rage et amour...

contact / help

Contact BagHz

Streaming and
Download help

Report this album or account