1. |
Introduction
01:31
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2. |
Tuer le temps
04:30
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TUER LE TEMPS
« Non j'n'ai pas le temps... » soupire-t-on d'un air éteint
A ceux qui en demandent, le perdre ? Hè, jamais pour rien !
On préfère le gâcher pour tout, la roue tourne sur elle-même
Et la routine malgré nous sème, ses graines...
Il s'égraine toujours plus, on le grappille, éparpillés,
Laisse m'en un peu, enlace-moi encore, plus fort, j'veux pas y aller
"Allons, sois raisonnable..." te surine-t-il, inexorable concept
A ses fins de rendement nous sommes jugés ineptes
Malgré l'asthme on feint le rythme, à coups de néologismes barbares
On « procrastine » tu crois ? Mais tu crois que c'que tu veux voir
La grande course dans l'élan, rattraper ce taré de lapin blanc
L'espace d'un instant contrôlé j'entr'aperçois le bout de son cadran
Et les aiguilles sont truquées, elles avancent plus vite que nos vies
L’œil rivé sur la montre le jour se distillent les envies et la nuit flotte dans l'air
Ce parfum, délétère d'attente amère, « on s'y perd, hein ? »
A épargner ses fesses du stress et de la misère
Éperdument masquée, chacun reste à son garde à lui
Enfile son costume et son masque gris contre la pluie
De stimuli sensoriels, pas le temps de trier les cerveaux se sabordent
A force d'horaires ternes, l'horreur interne déborde
Désordre intérieur, atmosphère surchargée de saveurs
Superficielles, on vit l'instant contre la montre et nos instincts nous leurrent
Change de pattern ! Fais varier le rythme, alterne !
Nos cycles biologiques sont trahis et se noircissent nos cernes
On surnage dans l'ère du temps mais on perd
Tout relativité face à l'échelle de la vie sur Terre
Une saison c'est déjà trop long, on compte en minutes au quotidien
Et pourtant tout va trop vite et personne n'est aux commandes du train
Tuer le temps...
On gomme des années d'Histoire, en quelques pages nauséabondes
On abat des arbres séculaires en quelques secondes
Sans réellement s'en soucier on traverse des paysages millénaires
Le temps... On ne fait qu'en gagner mais on nous fustige de n'en rien faire !
Et les affaires sont les affaires, il n'y a pas d'heure pour ça
Le tic-tac dopé au lithium les mène par le bout du bras
Le temps ou l'envie, l'envie de temps pour plus de quoi, d'ennui ?
Et lorsqu'enfin on l'a devant, soi pour des choses sérieuses on fuit !
Sauf le respect que m'inspire Brassens, parfois il fait à l'affaire
Certains s'en servent et le contrôlent comme pour mieux accélérer
La rotation de la Terre, dans l'espace, où nous sommes les seuls à compter
Si on peut plus stopper leur course on pourrait ralentir la notre malgré
Le profit, toujours lui, et toutes ses institutions...
Qui comme chaque drogue, génère une sévère addiction
Laisse la part belle à l'exclusion, le bonheur à l'état d'illusion
Rattraper le retard accumulé... mais sur qui donc,
Et en quel nom ? Depuis le temps, rien n'a changé
L'horloge nous garde et nous aiguille, le panoptique a son berger
L'amnésie guide les colères, certaines frénésies font peur
Et tous les jours on nous imprime dans l'inconscient...
que sur le monde on ne sera jamais à l'heure.
Tuer le temps...
Plus on en a, moins on savoure
Et plus on court, moins on en a.
"Si leur temps c'est de l'argent, alors on s'charge de l'assassiner
Son linceul sera aussi sale que les mains qui l'ont façonné
Nos sabliers, n'ont rien en commun, puisque les leurs ont banni
Du décompte l'utopie, s'il le faut j'attendrai demain."
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3. |
Bla, bla, bla
05:48
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Bla, bla, bla
On se construit en déblatérant
Terré dans ses pensées ou lors de débats atterrants
Parfois on en sort grandis mais souvent, trop souvent, on s'définit sur des non-dits
Ancrés au large de notre esprit, en marge des écrits
Les mots sacrés, lâchés, médits, vidés de leur sens,
Coquilles échouées sur nos rivages,
Érodées par leur usage...
Et bla, bla, bla
S'enchaînent les discussions sans queues ni têtes
Rien que des bouts de milieu, dans les soirées qu'on appelle « fêtes »
On brasse du vent, on croit tisser des liens, déliant l'inhibition
Au fil des verres tisés en vain... "Patron ! Le plein d'excitation !"
Jusqu'au matin suivant, libérer le bonheur des flacons d'ivresse
En attendant le revers de tristesse, les mots se perdent
Puis s'oublient, tant pis pour ceux qu'on a lâché trop vite
Et dont l'impact s'effrite, au fil des nuits
Et bla, bla, bla
D'une fausse aisance insupportable les opinions fusent
Sur les tons faussement affables de juges impartiaux
Bons goûts indiscutables, un avis sur tout :
Cette vision du monde m'accable, marchands de fables
Tablant sur la verve et la rhétorique
Votre influence m'a rendu égoïste et cynique
Croire qu'on est libres ? Tsss... est un piège bien pratique
On masque ses pulsions, et on intériorise la panique !
Et bla, bla, bla
Derrière des masques, des miroirs ou dans l'ombre
Au travers des reflets s'alimente notre part sombre
On se réfugie dans le rire ou les larmes et les liens se renforcent
S'adapter sans s'oublier, trier, épuiser ses forces
Dans un monde qui s'efforce de tourner toujours plus vite et amorce
Bombe sur bombe, dans ces microcosmes féroces
Ou chacun s'accroche, et cherche, et cherche, puis croit trouver mais oublie
Les moyens de reprendre en main ses envies
Envie de tout, de rien, de rien surtout
Alors on s'plaint sans cesse et on a toujours mal partout
Nos vagues à l'âme se multiplient sans place pour le ressac
Semblent nous engloutir, lorsque pourtant, sur le tillac...
Bla, bla, bla
Ils utilisent des mots, les mêmes que nous
Mais dans leurs bouches et leurs discours, ça paraît flou
Putain de novlangue, qui fait glisser la sémantique
Pour mieux nous abrutir vers leur sens : dictat rhétorique,
Aussi pervers soit-il, ne mettra jamais tout le monde à genoux
Certains veillent et tant mieux face au nombre d'orgueilleux prêts à tout
Pour se placer au milieu du débat vicieux des rampants envieux
La langue de bois assèche bien vite leur sale gueule, puis adieu !
Blah blah blah blah ! Cris, mots, ne suffisent plus
Asphyxiés par les lacrymos qui fusent ils ricochent en écho
Face aux fusils qui visent ceux qui ont choisi de vivre libres
Lorsque le savoir des livres se défend dans la rue
Face aux pouvoirs ivres d'eux-mêmes
Dont les mots n'ont de poids que pour réprimer les actions
Tous en faction face à la contagieuse division qui empreint les informations
Et tisse dangereusement sa toile... jusqu'à nous perdre d'émotion
Et bla, bla, bla
Car souvent la parole nous dépasse et dessert
L'envie qui brûle au fond du "nous" mais qui s'exprime que par le "je"
Le jeu des sentiments ne souffre pas de concessions
Mais ne devrait-on pas privilégier la minutie sur les munitions ?
Si triste... quand la musique prône ces valeurs de mort
Pathétiques laquais d'un pouvoir autrement plus hardcore
Leurs valeurs putrides se déchaînent à la pelle
Les punchlines appellent la thune, et ça s'agrippe à nos cervelles !
...
Loin de tout ça on s'pose un temps, puis plus que ça et on s'aperçoit
Que la discussion nous porte plus loin qu'on n'croit
Empathiques, loin de la critique, sereins
On goûte à des instants magiques, puis le lendemain... on s'dit
"Bla, bla, bla, j'ai encore trop parlé hier
Enchaînant les faits divers, cache-misère, afin de ne l'ouvrir
Qu'à propos de moi" : beaucoup de ça et trop de surmoi
C'est psycho-illogique, on est pendus au verbe aux dépends du
Silence...
...
qui donne du poids à ce que tu dis
Pourtant on a si souvent peur de lui,
Alors on comble, par d'intarissables débits mais...
Parfois... Un moment... Un instant...
Et voilant enfin les mots, un autre langage prend la place :
Floox, tes arguments pètent la classe !
...
Pour conclure, avec les mots faut toujours en finir
Et leur terme vient souvent faute de pouvoir les définir
Qu'ils te cloîtrent seul, à baver des larmes de sel
Ou embellissent ceux qui savent s'exprimer avec zèle
Le fiel ou la tendresse, l'engouement, la tristesse
Lorsqu'on en fait le bilan ; que traduisent toutes ces pièces
De puzzle dont on a le sentiment, latent, d'un jamais fini
Même aidé par les langues les plus douces ou par le plus fort des écrits
Les mots restent, la plupart du temps,
Les émissaires boiteux des sentiments
Et malgré tout ce que je dis et ce que je peux bien faire
Certains faits restent enferrés dans tout ce que mes mots veulent bien taire...
et bla, bla, bla.
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4. |
Du même au pareil
03:08
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DU MÊME AU PAREIL
Mes oreilles pleurent depuis trop longtemps
Je me sens forcé d'expulser tous ces refrains avariés
Dégainant la fierté de nourrir ma passion musicale
Lorsque tous ces pantins ruinent impunément le champ lexical
Le capital s'accapare l'art et contrôle le goût des masses
Qui jamais ne se lassent et passent les hit parade toujours plus dégueulasses
Ramasse la maille en ressassant tes harmonies fadasses
J'emmerde la hype ! Et crache sur leur vision de la classe
Cancre en marketing de l'art que j'exerce
Depuis quand les artistes doivent-ils sortir d'une école de commerce ?
Lorsqu'on lie son art au marché, on risque vite son intégrité
Flamme intérieure sacrifiée aux feux de paille !
En vérité mieux vaut accepter de ne rester qu'amateur
Si pour en vivre il faut baisser son froc et attendre les consommateurs
Foule abrutie par la soupe qui lui coule des oreilles
Tout c'qui s'vend c'est du pareil au même et du même au pareil !
...
La culture officielle divertit nos esprits anesthésiés
Destructrice autoroute accélérant les vies formatées
De millions de gens qui entendent mais n'prennent jamais l'temps d'écouter
De millions de gens qui écoutent mais n'prennent jamais l'temps d'en parler !
Même si béantes sont les failles, on bouge pas d'un iota
Formés par Yoda, on combat Coruscant depuis Dagoba et
Si pour le disque de platine faut qu'on tapine et que Palpatine palpe la thune
J'préfère encore un feat avec Chewbacca !
Pour mieux saborder leurs critères, et leur univers sale
Malgré nos oreilles forcées vers le tas de fumier musical
Qui sert de matière première aux playslists de la maison mère
Attentat auditif sans autotune j'retourne à l'âge de pierre
Déterre la hache de guerre ! Le hash nous terre
Pendant qu'ils surcoupent le calumet culturel aux somnifères
Faut s'y faire et vociférer, des sons qui les irritent
Voilà toujours une strophe de plus contre toutes celles qui leur profitent, alors...
Quoi ?! Pour espérer percer dans vos milieux bercés par les millions
Faudrait qu'on formate nos fibres artistiques ?
Astiquez vous sur vos productions aseptisées, pillez nos droits mais
Qu'on ne s'étonne pas si on est de moins en moins courtois
Enfoirés d'marchands d'art ! Nos routes sont sillonnées par leurs sous-fifres et
Les chiffres mentionnés ne jurent que par la culture subventionnée
Ici on garde nos sillons diversifiés, l'ambition intacte...
Et on est loin du dernier acte !
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5. |
Dans la jungle
05:39
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DANS LA JUNGLE
Mais merde à la fin... Qu'est-ce qu'y fait que je tend pas la main
Vers les frères humains dont la misère s'étale à chaque coin de rue ?
Dans les grandes artères, le sang des passants est froid
Glacé, insensibles à chaque pas de plus car le quotidien c'est moi
Vois ! Comme la foi se meure, je pense donc j'essuie d'un revers de l'esprit
Les douleurs qui nous rattachent à notre humanité car
La peur nous domine et... il faut se plier ; tout peut se plier...
Pour oublier qu'on s'acoquine tous dans un quartier rouge géant
Autant de putes en vitrine et la cyprine a un goût de sang
Séché comme nos larmes, ravalées depuis longtemps, on ne pleure plus
Devant le malheur : sortez vos putain de portables et filmez !
Les écrans de fumée tentent de rendre épique cette époque opaque
Marquent nos esprits d'envies de toc on troque nos frocs contre du fric
Pour mieux éviter les claques, face aux secousses sismiques de ce monde
Cyniques on se moque, embaumés dans nos sarcophages on file vers l'hécatombe et...
Les fossoyeurs jubilent, riant à gorges dévoyées
Nous voyant louvoyer sans profaner leur grand chantier
A coups de pompes, funèbres au sein des ténèbres on feint
D'exister, dans leur fuite sans fin on distingue mal les contrastes et
Les sales cons tracent des lignes qu'on suit sans penser
En pansant nos plaies on repasse sur les traits faut pas déborder
Donc je tend pas la main, quand ta souffrance crie à l'amour
Car je pense à moi, comme tous les autres, mais vers quel mur on court ?
On voudrait tous maîtriser un talent comme Ip Man
L'orgueil nous pousse à lutter seuls face aux sheitans
Dans la jungle Shere Khan apeure les esprits passifs et reclus
On se repaît de belles paroles car on juge mais on n'ose plus
Putain... Pourtant j'ai suivi la direction depuis tout gamin
Une, puis deux étoiles à droite et tout droit jusqu'au matin
Pas besoin de poudre, pour m'envoler au quotidien
Car un rien suffit à retrouver la magie dans l'humain
Mais l'innocence est loin, restée sur l'île où Crochet fait sa loi
Ses bottes en croco écrasent pesamment la gueule
Des enfants perdus qui s’entre-tuent pour la bannière des éperdus
Et Wendy brode un linceul, en pleurant aux rêves disparus
J'observe la scène d'un œil torve et le morveux que j'étais se larve
Sans même laisser rouler une larme, l'alarme résonne,
Personne ne s'arme dans les travées désertes
Chacun se blottit dans sa cellule attendant la fin de l'alerte
Qui donc sonne le glas ?! Ceux qui veulent nous voir terrés et dociles ?
Le changement c'est maintenant mais seulement si l'on reste serviles ?!
N'escompte pas ! Beaucoup d'entre nous espèrent poings serrés une révolution
Mais c'est en les ouvrant qu'elle peut s'amorcer...
On voudrait tous maîtriser un talent comme Ip Man
L'orgueil nous pousse à lutter seuls face aux sheitans
Dans le jungle Kaa siffle : "aie confiance, oui, crois en moi..."
Ou sois cynique ; tasse et éclate ton spliff qu'on puisse veiller sur toi
"L'environnement est aliénant, te mêle aux autres en t'enfermant
Affirmant le mensonge...
Et l'air du temps masque l'amer... tu... me... desserres la camisole,
Qu'on change de système ? Solaire..."
Solaires sont nos envies mais tapis dans l'ombre on espère
Subissant les vagues à l'âme qui nous assaillent et noient nos frêles flammes
Éparses, soufflées aux quatre vents, dur de revenir sans peur
S'ancrer à un rivage, n'importe lequel
Pourvu qu'on brûle leurs illusions et qu'éclatent les clivages
Que les plumages se rapportent aux ramages car les renards mentent
Et alimentent, appâtent nos ego individuellement sages
Les corps et les esprits crèvent la dalle au royaume des mirages !
Je veux m'oublier... Dur de s'oublier...
Arrêter pour un moment de penser de juger de toiser d'espérer d'analyser conscientiser ressasser minimiser m'immuniser !
Reposer mon cœur et mes yeux d'épuisement révulsés, j'ai peur...
"Pleure un bon coup, ça va passer..."
On voudrait tous maîtriser un talent comme Ip Man
L'orgueil nous pousse à lutter seuls face aux sheitans
Dans la jungle Shere Khan apeure les esprits passifs et reclus
On est tout ça, oui mais tous seuls : une somme d'individus
On voudrait tous maîtriser un talent comme Ip Man
L'orgueil nous pousse à lutter seuls face aux sheitans
Dans la jungle chacun ses peurs, les leurres prolifèrent et moi tout seul que puis-je faire face à cette cohue ?
…
J'aimerais toucher tous les gens par ma prose car j'ose pas dans la rue.
On voudrait tous...
L'orgueil nous pousse...
Dans la jungle Shere Khan apeure les esprits passifs et reclus
On est tout ça, oui mais tous seuls : une somme d'individus
On voudrait tous...
L'orgueil nous pousse...
Dans la jungle chacun ses peurs, les leurres prolifèrent dans la cohue mortifère et moi tout seul que puis-je faire ?
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6. |
BagHertz
04:30
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BAGHERTZ
Batteur, qui sans baguettes au gueuloir passe les mots,
Mon motif : trop émotif face aux sceptiques ça vaut l'coup j'pense
Au vu du matraquage médiatique, sincèrement :
Comment se rouler dans leur fange peut-il nous foutre autant la trique ?!
Ma logique ? Face aux fanatiques, j'paie ma rançon
Au sein du milieu artistique, tic, boom ! Faut qu'ça pète on est d'accord mais
À force d'inertie on devient contributeur du système qu'on critique
Et même si je m'sens, pas forcément
Convaincant, j'prends l'mic !
Tant pis pour l'avis des gens dont je suis souvent trop avide, oui
Ce serait mieux comme ci, comme ça, plus ça, moins ci
Mais si c'est ça, comment veux-tu que j'me construise, aussi ?!
BagHertz ! Débarque dans l'rap sans trop d'frictions
Blindé d'convictions et sans affliction
Même sans thématique, j'lance le kick, sur les bpm
À l'assaut, de c'qui marque ma vie pour récolter c'que j'sème
BagHz ! Un fléau d'plus pour les frêles bêtes qui pêle-mêle
S'attellent et bêlent à l'unisson
La sueur de mon taf est acide, comme un relent d'fiel qui t'agresse
J'tente d'être lucide, et l'odeur jamais n'cesse... tompe.
Pourquoi ça ferait pas assez hip-hop si j'dis
Que je ne multiplie, pas les conquêtes à tour de bras si
J'vibre plus quand une femme dévoile une épaule devant moi
Que face aux exhibitions dans les clips ? Loin de l'archétype,
J'risque rien et j'tente pas tout c'est sûr
J'viens pas d'la rue, mais j'ai construit mon armure
Vivant certains instants priant pour qu'ils ne trahissent pas les fuites en avant, en arrière,
Attendant la suite, on balaye l'instant d'avant, alors...
Se raccrocher à la musique qui tâche la cervelle à l'aquarelle
Et laisse de belles traces indélébiles au présent
Sortir les canap' de leurs succursales de bien-pensants
Draîner la thune du rap ; il en devient salement décadent
Mélodies débiles et textes ventant le pire
J'vais pas rentrer dans leur rap game pour m'autodétruire
Transmettons la culture pirate face à leur marché
Ce texte est au « je » mais on a tous un microphone qui n'demande qu'à rugir
J'débarque dans l'rap sans trop d'frictions
Blindé d'convictions et sans affliction
Même sans thématique, j'lance le kick, sur les bpm
À l'assaut, de c'qui marque ma vie pour récolter c'que j'sème
BagHz ! Un fléau d'plus pour les frêles bêtes qui pêle-mêle
S'attellent et bêlent à l'unisson
La sueur de mon taf est acide, comme un relent d'fiel qui t'agresse
J'tente d'être lucide, et l'odeur jamais n'cesse... tompe.
BagHz, alias le caméléon :
Tantôt lucide et avisé l'instant d'après plus incendiaire que Néron,
Dont l'écorce fluctue au gré des circonstances
Et selon ce que je pense, colore mon apparence
Obsédé textuel, prose contextuelle, frêle face aux
Feuilles vierges d'humain, tu me prêteras ta plume hein ?
Car seul, je me remet trop souvent en questions ultérieurement
Donc je le pose sur papier, et parfois ça m'fait frissonner
Si toi pas, tant pis, j'm'apitoie pas,
Et si de ci, de là j'dis des conneries
Tant qu'la source est pas tarie, j'fais l'pari d'arriver à mes fins
Arrimé à mon esquif, pas tout le temps attentif aux bancs de requins
Ça m'perdra ?! peut-être, mais je refuse de me noyer
Dans une négativité cultivée à force de concessions :
Estimes bafouées, orgueils ravalés,
Trop de nuques offertes, par peur de s'affirmer, j'admets...
En c'qui me concerne, ces mots sont un bouclier
S'aimer tout seul c'est dur, alors j'donne vie aux reflets
Exorcisme... pour toutes les fois où j'me suis tût
Si j'te plais pas ; penche-toi, et prends deux baguettes dans l'cul
BagHertz ! Débarque dans l'rap sans trop d'frictions
Blindé d'convictions et sans affliction
Même sans thématique, j'lance le kick, sur les bpm
À l'assaut, de c'qui marque ma vie pour récolter c'que j'sème
BagHz ! Un fléau d'plus pour les frêles bêtes qui pêle-mêle
S'attellent et bêlent à l'unisson
La sueur de mon taf est acide, et à force de sudation
Vient la musique, comme un miroir dont je peux guider la réflexion
BagHertz débarque dans l'rap sans trop d'frictions
Blindé d'convictions et sans affliction
Même sans thématique, j'lance le kick, sur les bpm
Et tant mieux si jamais d'ma vie j'dépose ces sons à la SACEM
BagHz ! Un fléau d'plus pour les frêles bêtes qui bêlent
Celles qui pèle-mêle s'attellent au grand dirigeable
D'une nature instable et d'une confiance incertaine
Avec peine j'pète mon câble et descend dans l'arène !
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7. |
Merci
03:43
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||
MERCI
Lorsqu'il faut accepter que les autres ne pensent que ce qu'ils comprennent de toi
Lorsque les désirs font désordre, l'esprit montre les crocs, laisse le verbe mordre
Alors on tire sur la corde... la tordre...
Jusqu'à la rompre
Pour joindre les bouts, on fait des nœuds sans trop se corrompre
On maintient le cap, regard en biais sur les chausse-trappes
Au clap, on s'échapperait bien du plateau, lassé par ses répliques
Pour mieux brûler ses propres planches, loin du feu des critiques
Sceptique on flanche, puis d'un revers cynique de manche
Étanche et stoïque, on balaye les impacts jusqu'à l'entracte
On s'isole dans sa loge, et les vannes s'ouvrent et se déversent
Puis à nouveau : "en scène !", on retourne après l'averse
A ce monde abscons, dont on comble les formes au détriment du fond
Fondus dans la masse, parfois seul à crier
Son précieux besoin de reconnaissance, du manque d'amour à s'inventer
Qui fait oublier... oublier l'essentiel :
J'ai trop besoin de vous ! De vos regards qui parlent tant lorsqu'il n'y a rien à dire
De vos bras spontanés qui portent, poussent ou réconfortent
De vos rires à partager, de vos larmes à voir jaillir
De vos douleurs pour vous comprendre, de votre bonheur pour en apprendre
Ceux avec qui, j'échange des sourires sincères
J'aime trop de gens pour tous vous le montrer de la même manière
Si j'ai parfois une grande gueule c'est que maladroitement mon cœur s'exprime
Puisse tout l'amour que vous m'offrez transparaître au travers de ces rimes
Si la musique est une voie riche, elle est bien trop semée d'embûches
Rester sincère est tâche ardue pour qui refuse de faire l'autruche
Montrer son cul, tête baissée, pour gagner une estime biaisée
Très peu pour moi et ça me déçoit de voir combien se laissent baiser
Mais l'espoir malgré tout m'empreint grâce à tous ceux qui luttent
La tête hors de la flaque de chloroforme et les idées brutes de sens
Valeurs et convictions, face à l'indécence
On oublie trop facilement l'humanité derrière ses apparences
Si mes textes me ressemblent j'ai déjà gagné pour moitié
S'ils parlent un peu à chacun ce sera grâce à ceux qui ont guidé
Par le respect ou la révolte, hésitant sur la feuille vierge ou le clavier
Cette force qui porte une belle part de moi au-dessus du bourbier...
Merci.
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BagHz Montpellier, France
BagHz est un musicien qui s'est laissé glisser vers le rap par sa soif d'écrire, inspiré par des frontières d'influences et de vécus divers entre émerveillements et révolte, entre rage et amour...
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