1. |
Chromatique
03:39
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C'est le retour du caméléon, nouvelle palette !
Pour calmer-les-non dits ou les trop plein qui se bousculent
D'autres tons prêts à se dévoiler sur le papier comme toile et
Un vaste éventail entre peurs, joies, rage et envie
Teintes en travail, encéphale en guise de chevalet
Langue à l’affût, papilles trempées dans l'encrier
Multiples écailles, dont tu ne verras jamais qu'une partie
Un jour tu crois me connaître, le lendemain je me suis déjà oublié
Toucher les tréfonds pour mieux caresser les cimes et
Sur ma trame de fond laisser germer les idées qui s'éparpillent
J'aimerais que tout le monde me voit quand je brille mais
Je brouillonne tant de tourbillons à la lueur d'une bougie qui vacille
C'est en clair-obscur que je tente de faire mouche à coups de mots
Coucher les idées superposées pour calmer les maux
Comme des briques de Lego elles s'imbriquent selon mon bon vouloir
Petit pouvoir dérisoire de l'ego qui croit soudain tout voir
Mais qui se rend compte l'instant d'après combien il est fragile
Face au monde qui se repeint à une vitesse folle
Ai-je le pinceau inspiré ou simplement mimétique et docile ?
Tant pis, ça passe ou sa casse et si jamais j'ai de la bonne colle !
* * *
Je m'adapte aux atmosphères, atmosphères, est-ce que j'ai une gueule à trop me taire ?!
Ce qui est clair c'est qu'elle change au gré de mes congénères
Et des décors humains, moins pour falsifier ma présence
Que par tolérance quand tant de mecs dans le rap veulent écraser le voisin
C'est tout terne à coups de termes putrides et violents
Ça s'affirme par les formes et profane les sentiments
Sous les masques, ça devient de plus en plus compliqué de se retrouver...
Et la feuille blanche finit par m'engueuler, elle me dit :
« Réfléchis, enrichis, ta palette de l'intérieur
Avant de t'épancher et t'exposer, retourne vivre pour
Me noircir de facettes, accoucher sans douleur »
De la matière grise qui réclame l'heure d'étaler ses couleurs
Ça y est ! J'ai fini ma phrase, ma phase, mon disque
J'ai tout donné, mais une petite voix déjà me glisse que :
« Les couleurs se ternissent vite puis s'estompent...
Est-ce vraiment ça que tu veux qu'on voit de toi ?
Vite, retouche tes estampes ! »
Mais que veux-tu que je retouche ?
Dès que je finis un truc j'ai l'impression farouche
Que prendre du recul est aussi dur que donner de l'avant
Je pose une couleur parce qu'elle me plaît
Mais l'instant suivant... elle est déjà repeinte en questions et puis...
c'est vrai...
j'attends p't'être trop du regard des gens...
* * *
BagHz alias le caméléon ! Jongle avec les couleurs de l'ego et
Dans ses rôles se fond, se fond...
BagHz alias le caméléon ! Dans la jungle des mots
Se fraye une petite place sans prédation
BagHz alias le caméléon ! Nouvelle galette en indé,
Enroulé, dans sa boîte à musique
BagHertz ! Saurien métamorphique, perché sur ma liane à lyric
Je dépose une deuxième teinte, chromatique.
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2. |
Coloristes
03:49
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J'ai jamais pu blairer Scarface et je sais pourquoi :
L'odyssée d'un connard comme Tony Montana ?
Très peu pour moi, j'préfère écouter mon cœur que mes couilles
Et construire mes rêves autrement qu'en vidant des douilles
Trop d'icônes souillent l'inconscient dans cette surenchère cynique
Le morbide est fascinant, le jugement systématique
Comment osent-ils parler de modèles de société
Lorsqu'ils cultivent l'inculture sans parvenir à satiété
Tant d'outils à portée de main et pourtant abrutis
On rit du malsain, leurs produits calibrés accaparent nos envies
Engourdis, on passe son temps à le perdre sur internet
Ouvrir tant de fenêtres sur l'écran et si peu dans sa tête
On arrête les critères de classe sur de la poudre aux yeux
Dur de garder la foi face aux blasphèmes odieux
Déviance... Arrogance... Violence...
De prôner le triste fait que tout ce dont on rêve est onéreux
On colorie, car...
L'arbre des envies est immense et on s'agrippe aux branches d'ennui
Donner vie au meilleur malgré les pires, avides
Gare aux modèles placés en haut de nos pyramides
Suicide mental, appels au secours sous forme de pensées brutales
Le mal être s'étale comme une flaque d'essence et
Sans allumettes à craquer, on trouve le souffre où l'on peut
L'indécence... est si facile à compiler
On rit seuls devant l'ordi de mecs bourrés qu'on a filmé
Mais à plusieurs, quand l'alcool manque ? Dur de s'affirmer
S'amuser de la bêtise, appréhender la pensée constructive
Pas la tête à ça... trop compliqué... envies passives
Et l'amour ? Je refuse de croire qu'il s'achète
Je protège celui que je porte à la musique de leurs étiquettes
Classant la nature et le vivant, l'Homme oublie ses alentours
Se complaît dans les parjures des tarés parés des plus grossiers atours
A force de croire tout voir, on est témoins que rien
Ne se passe et on se tracasse se lassant même de ce qui nous agace
Plus loin ? c'est la peur de l'inconnu qui glace le sang
Mais qu'on se le réchauffe ensemble, pour mieux supporter l'air du temps
L'époque fout le vertige et tout s'étire trop vite et haut
grand public falsifié par effets spéciaux trop de vidéos
Demain on servira les machines qui nous donnaient l'heure hier
Et desquelles on ne peut débrancher ses neurones aujourd'hui,
Les cicatristes de ce monde se referment sur nos palettes
Veulent lisser en HD tout ce qui ne leur paraît pas net
Coloristes en fronde on rend le flou esthétique
Extatiques, dans les actes ou du fond de nos crânes ; la beauté comme tactique alors
merde... Lâchons les armes, c'est archaïque !
Qu'elles soient verbales ou physiques y paraît qu'on fabrique
Le monde qui nous entoure, alors...
De leurs discours iniques construisons les antithèses
Tiser fumer baiser ?
Ouais, ça va, triste synthèse et je préfère miser
Sur les valeurs qui font qu'un chacun est unique et
Toutes ces couleurs ouvrant sur autant d'horizons
Observons le beau puis sans inhibition, tous aux pinceaux, colorions...
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3. |
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Faut se trouver tout seul... pour mieux s'offrir aux autres...
Alors on cherche, on cherche et puis on tente de coucher
Des intuitions sur le papier mais le cerveau doit vite freiner
L'élan des mots trop facilement nuisibles ou déguisés... hé ?!
« Dans mes textes je pourrais parler de flingues chargés
Appeler tout le monde la famille, traiter les femmes comme une chair à brader ou
Broder les contours d'une vie impersonnelle sans jamais dévoiler
L'agneau caché derrière le loup qui masque si bien mes traits »
Mais rien à faire, je préfère cent fois
Choisir au mieux la partie de moi que je dévoile
Sans arrière-goût amer, car bien sûr les beaux mots sont plus durs à apprivoiser qu'à taire
Et le rap se plaît à passer à la trappe ce qui nous rassemble, frère !
Et l'art c'est quoi ? Plein-de-bouts-de-soi-dévoilés-plus ou moins
L'enfant qui entretient ses peurs, qu'on réconforte par un câlin
L'ado perdu de divertissements stériles en défonces puériles
Ou l'adulte qui aimerait s'accomplir mais redevient parfois gamin
Alors pourquoi est-ce que ton rap à toi veut masquer ses faiblesses
Par la gloire appâtés les mots biaisés vidés d'humanité
Pour mieux tendre les fesses le plus grossièrement possible
« Si tu craches sur ton prochain les suivants te prendront pour cible »
S'contenter de c'qu'on a, mais, jamais que de c'qu'on a, fait
Malgré l'impression que tout a déjà été dit en mieux
T'façons n'importe qui, aujourd'hui, écrit sur tout donc tant pis j'ai
Pas (encore) trouvé, nan mais, j'suis là pour me chercher
S'contenter de c'qu'on a, mais, jamais que de c'qu'on a, fait
J'ai poussé mon épingle dans le jeu et j'peux plus l'en tirer
Paraît qu'il faut s'affirmer... Attention, si tu me guettes
Tu ne vas pas me trouver... normal, j'suis là pour m'cher-cher !
J'maîtrise pas totalement mon rap, mais je connais celui qui m’atterre
Déterminé face aux abjectes expressions,
Logorrhées sans passions des pantins qui s'en font une raison et
Prémâchent le sale travail de ceux qui poussent à la division
Face à l'infecte indécent, contrôler l'affect des sens
Pour mieux cultiver un dialecte incandescent
Délaisser le novlangue de leurs sectes et se laisser
Rougir par les braises de sentiments bien plus puissants...
J'ai pas trouvé mon rap et tant mieux, j'reste envieux
A l'affût du changement et découvrant tant d'gens, tant d'lieux
« Comment rester cloîtré à tourner en rond dans son p'tit carré d'personnalité ?! »
J'me suis pas (encore) trouvé et j'y parviendrai p'têt jamais
En tous les cas sache que ça vient du cœur (et ça tu peux en être sûr)
Je rapperai jamais que je suis plus haut que toi
Ni que je baise ta sœur, parce que par moments j'ai peur le soir
Que je doute souvent de moi... et que parfois, même... j'en pleure
On a beaucoup trop à prendre et donner pour rester cloîtré dans son monde
Trop d'infos à brasser pour s'accrocher aux wagons de queue
Régis par des cons, des fous, dégoûtés de leur son de cloches
Gardons les idées fécondes et l'envie d'y goûter...
J'ai pas (encore) trouvé mon rap et lorsque j'entends poser
La scène indé, je me sens nu, comme une pièce rapportée
C'est pourquoi l'idée de me porter aux nues ne m'a jamais effleuré
Ça rime à quoi de frimer, si tu ne t'opposes qu'à toi-même, en pire ?
Et ouais, c'est à toi, que je m'adresse, qui écrit ces textes pauvres et brutaux
C'est en partie par ta faute si on se défie sans idéaux
Riant des autodafé, à défaut de crier « au feu ! »
On vante la pyromanie en crachant sur les pompiers, alors
S'contenter de c'qu'on a, mais, jamais que de c'qu'on a, fait
Malgré l'impression que tout a déjà été dit en mieux
T'façons n'importe qui, aujourd'hui, écrit sur tout donc tant pis j'ai
Pas (encore) trouvé, nan mais, j'suis là pour me chercher
S'contenter de c'qu'on a, mais, jamais que de c'qu'on a, fait
J'ai poussé mon épingle dans le jeu et j'peux plus l'en tirer
Paraît qu'il faut s'affirmer... Attention, si tu me guettes
Tu ne vas pas me trouver... normal, j'suis là pour m'cher-cher !
J'ai pas (encore) trouvé mon rap, mais y a pas l'feu au lac, si ?!
Parfois j'suis laxiste... En musique, travailler plus pour gagner plus c'est pas
Comme ça que j'existe, préférant cueillir les jours à mon rythme
Plutôt que les compter dans l'attente, toujours plus vite mais
Pour autant, rarement trop longtemps inactif
Je cultive une petite place entre taf et kiff, introspection et collectif
Pondre des riffs loin du PAF et de la SACEM (ça j'aime)
Entendre les punchlines se vendre au bas mot (ça m'gêne)
Et je chercherai, mal assuré, le cœur ouvert et les poings serrés
Avec la constante envie de gueuler à la clique de la musique-fric
D'évoluer au lieu de s'engluer dans leurs styles monolythiques
Qui prennent toute la place... avant de s'évaporer
C'est l'vrai peura, qui fait pas ça pour les billets mais pour le partage
Sans super-moi, entre couleurs vives et facettes noires alors
Si t'apprécie lève le bras en l'air et si ça t'parles pas
Plains-toi à Dab Rozer, on va voir c'qu'il peut y faire...
[Dab Rozer]
J'ai pas encore trouvé, faut dire que je cherche pas
Parfois j'ai des spasmes et puis les bails se passent comme ça
L'espace d'un instant, laisse pas seul l'instinct
J'maintiens que les meilleurs couplets sont des cris bien construits (du coup)
J'ai des idées qui traînent mais pour les rédiger c'est chaud
Résultat l'hiver j'hiberne, pire qu'un bébé chat
Parfois je m'active crache un peu d'salive
Quand les gens se lèvent moi j'déballe des salves, raconte ma iv
Déviant un peu comme les titans intelligents
Le banquier déboule vu que j'suis du type ti-gen
Genre j'paie des tournées alors que j'ai pas d'argent
J'voudrais partir en tournée tant pis si j'ai pas d'agent !
Celle-là c'est pour mes gars qui back hardcore dans les concerts
Check l'ambi ça pue la sueur ça sent la bière par terre
Au fond je sais faire que ça et puis c'est tout
J'ai pas encore trouvé et je m'en bats les illecou !
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4. |
Ghost Town [feat. Smogy]
04:39
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Ghost Town, ça sonne comme un nom de western
On s'attend à une musique de Morricone, tumbleweeds et morts d'icônes
Mais le cadre ou la faune y sont bien plus ternes et
Les actes héroïques bien cantonnés aux écrans des smartphones
Alors on joue... au cow-boy solitaire pour repeindre la ville
Qui peine à cacher sa crasse à pile ou face
Effrayante, attirante, occupant tout l'espace
Plus d'envers pour penser seul, et trop d'endroits où on gueule
En soi, hélas, les dents serrées on cherche sa place
Errants jour comme nuit parmi les arômes ténus d'une mélasse
Qui sans nous toucher nous nuit, et on construit sa carapace
Pour masquer sa transparence on se dit
Qu'on est fort dans sa tête, qu'on tient bon coûte que coûte
Qu'on se raccroche à nos rêves ou à ceux des autres comme clef de voûte
A s'appuyer sur des chimères tu vois bien qu'on s'y perd et qu'on s'efface
On vient grossir inexorablement les rangs d'une nouvelle race
We live in Ghost Town
everything we stare at becomes fuzzy
when it comes to hang on we vanish then think we're free...
We live in Ghost Town
through empty nights and steady days
we're driven together by fear of crossing ways.
Des clans de fantômes perdus peuplant des villes sans tain
Changent la couleur du drap pour oublier les chaînes, en vain
Certains s'échinent à raviver les flammes dans nos ruelles
Vite étouffées dans la ville aveugle, écrin d'un constat cruel :
La joie canalisée peine à occulter la tristesse
Le pain commence à manquer ; les jeux n'ont plus rien d'une liesse
Le Colisée s'enlise et on tise en riant (anesthésiés)
Viens on se fait une roulette russe avec six balles dans le barillet !
Dans le désert, personne ne t'entend crier...
Tout est fait ou presque pour qu'on marche dans le même sens
Dirigés par des geôliers qu'on pense aptes à garder les clefs
Compense ta frustration par des exutoires insipides
Comment ça, danser en cadence te suffit pour combler le vide ?
Quand y a des pistolets chargés braqués sur ceux qui creusent
Le sheriff a viré salement taré, la taule est pleine à craquer
Je m’exile de Ghost Town pendant que la poussière retombe
Avec les apaches solidaires avant que la solitude ne me plombe !
We live in Ghost Town
everything we stare at becomes fuzzy
when it comes to hang on we vanish then think we're free...
We live in Ghost Town
through empty nights and steady days
we're driven together by fear of crossing ways.
[SMOGY]
I’m an aboriginal
Often seen as a criminal
Walking out the city jail, all cynical yet blissful
I look around and see the people, dressed as individuals
Roaming round the streets at night makes it almost mystical
I’m quick to the draw, miles away from the war, crime’s a major encore,
When the show stops there’s still more (aah)
From dusk ‘till dawn I keep the dices rolling
When the cats are picking on the mice gotta keep on strolling
Kepp my head high aiming for the sky
Gotta keep my head strong, me myself and I
Never let my guard down, never see me cry
Living in a ghost town, haunted by a lie
So many souls in the same place never seeing eye to eye
Thinking they’re of a different race
In a race to a better place where the world tastes just a little sweeter
Fuck it, i’m out, I will never be a...
Ghost Town !
everything we stare at becomes fuzzy
when it comes to hang on we vanish then think we're free...
We live in Ghost Town
through empty nights and steady days
we're driven together by fear of crossing ways
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5. |
Devoir de mémoire
04:47
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La dernière fois je me demandais si les souvenirs de mon enfance
-Enfin, 'souvenirs', plutôt parler de réminiscences- en étaient vraiment?
À force de subir l'érosion des idées, du temps écoulé
Qui édulcore ce qu'on veut bien leur faire raconter
Quel sera l'prix pour des anecdotes croustillantes ?!
Épater la galerie avec une aisance enivrante
« Mais non, j'réinvente pas là, c'est juste pour embellir »
Ouais c'est juste, mais... dans certains cas ça mène au pire
Quand il s'agit d'éducation de masse, les choses se corsent
Faiblesses de notre histoire dissimulées par tours de force
La doctrine endort, c'est frappant lorsqu'elle est nationale
Mensonge, omission volontaire... frappent salement
D'Alzheimer, des gens qu'on alimente de méfiance envers
Ceux qui contredisent les acquis de l'Histoire de France
Mais les acquis des uns, sont bien souvent l'oubli des autres
Valeurs coloniales, antisociales, démocratiquement vôtres
Et tout ça se mêle dans une pantomime de belles valeurs
Tu m'excuseras la France, mais je porterai jamais tes couleurs
Surtout pas face à la peur quand tu nous imposes ta protection
Surtout pas quand ta mémoire collective rime avec oppression
Triste impression, que la vérité se fait bafouer malgré
Les beaux discours elle fait si peur à nos sociétés
Construites sur le sang des gens floués, qu'on expulse aujourd'hui
Mais cachez-ça enfin... et servez-nous donc du tout cuit comme
Le culte des Hommes forts qui aimerait nous dissuader
De croire au pouvoir d'un chacun, non, mieux vaut se battre pour préserver
Un boulot à t'en plaindre, une vie perdue à la gagner
Génération cynique aux grandes idées vautrées sur canapés
* * *
Pardon enfants de la patrie, vantant, ces jours de gloire ternis
« Contre vous de la tyrannie » ? Pourtant seule maîtresse
De chaque côté de vos frontières, préservées si fièrement
Au prix du sang versé, subventionné par les dirigeants
Diligents lorsqu'il s'agit de parler des droits de l'Homme
Mais au pied de nos murs épais la justice glisse tel un fantôme
Les bourreaux démago fuient le fisc, les héros risquent les barreaux
Et le badaud s'ébahit encore de voir l'Histoire s'écrire sur son dos ?!
Ils rendent nos mémoires coupables, avides de boucs émissaires
Pendant qu'ils canalisent le torrent de l'Histoire qu'ils entourent de déserts
Et fiers... ils sont si fiers...
ces héros dont le sang pur abreuve nos éducasillons
Paraît que nous ne refaisons pas l'Histoire, celle qui nous a façonné
De magnifiques héritages en fantastiques décomptes d'effets néfastes
Effaçant, détournant les traces d'alternatives
Si tu ne vantes pas leur profit ils te laisseront à la dérive
Ceux qui nous parlent de grandes idées, les mêmes qu'on viole chaque jour
Aphones face aux faits, dithyrambiques dans leurs discours
Pour mieux cacher les atrocités, moralisent le manant
Et par derrière armés par les lobby bradent les pays au plus offrant
Car comme tout, la mémoire s'achète
Et on te prend le chou avec le devoir mais jette le droit aux oubliettes
Les manuels sont là pour commencer très tôt la triste quête de
L'Histoire avec une grande hache et ses chiens de garde guettent, ils
Diffament et s'affirment sous l'étendard de l'infamie
Portent les fous au Panthéon d'un pays
Feignent d'apporter la paix par de pieuses tueries puis
Offrent tribune aux meurtriers prônant l'amour de la patrie
Cultivent l'oubli pour mieux nous coller au passé, à sa présence épaisse et
Ressasser l'abus de mémoire jusqu'à la nausée
Notre Histoire, c'est du remplissage, des bavardages
Dur d'en apprendre alors qu'on tue les transmissions orales du fond des âges
Les élites et leurs batailles prennent toute la place dans les cahiers
Et dates, et noms, et lieux, égo-géo-centrés mais
Qu'ils gardent leur devoir ! On choisit le droit des opprimés
Qu'ils détruisent la mémoire ! On reconstruit sans oublier ni pardonner
Devoir de mémoire mais pas celui qu'ils façonnent en
Tâtonnant dans les couloirs de l'Histoire où les mensonges résonnent
Garder à l'esprit tout ce qu'ils tentent d'effacer, refuser
La mémoire qu'ils fabriquent et porter celle qu'on pense mériter
Devoir de mémoire mais au fond, de quoi parle-t-on
De voir et d'aimer moins ceux qui ont perdu face à l'Histoire
Les témoins oubliés au fond des tiroirs des historiens
Chacun subit l'Histoire et qu'il est dur d'écrire ensemble...
demain.
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6. |
Instru mentale
02:50
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7. |
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Quand je serai vieux, je veux mourir d'un concert...
Foutre le feu aux planches une dernière fois avant que mon cœur ne serre
Partir en pulsations soutenues, loin des lits d'hôpital
Collé au bonheur vital que la scène m'a rendu
Je veux sortir en cadence, et sans souffrance vaine
Expirer d'un commun accord, en harmonie sereine pour
Que la clef de mon paradis m'offre un final sans armure
Si si la fa mi, jusqu'au bout et sans demie-mesure...
Le son dans le sang, consanguins jusqu'à explosion
Forgeant nos pulsions dans d'infinis alliages en fusion
Famille nombreuse, la création comme héritage
A force on se connaît par cœur, toute une fratrie à l'unisson
Travail en famille, pour ne pas laisser l'inspi' s'écailler
Parce qu'esseulés tant de mecs braillent et nous, rassemblés on brille
Se comblant mutuellement les failles, pour mieux placer nos billes et si
La route est trop droite, qu'à cela n'tienne on déraille
Dans un terrain de jeu sans limites comme un rappel à nos passions
Qui trop souvent s'effritent aussi vite qu'un bout de résine
Car d'ennui à résignation, de l'envie à l'inaction
Le cap est vite franchi donc on s'invente une direction
Et on taille, taille, taille, notre route au coupe-coupe
Coûte que coûte, faut que tu kiffes sans forcément viser la maille
Le groove t'assaille et la meute veille au gain
Pour testament ; j'veux que ça bouge la tête de cour à jardin !
J'veux mourir d'un concert...
J'veux mourir d'un concert...
J'veux mourir d'un concert...
Et sur un accord mineur lever un dernier majeur aux majors
On parle pas la même langue, en-tous-cas pas de la même manière
Les frères de son font en sorte qu'on se comprenne tous sans effort
Avec le double H-G on est d'accord :
A coups d'overdoses d'accords on mourra sûrement d'un concert !
On parle pas la même langue, en-tous-cas pas de la même manière
Les frères de son font en sorte qu'on se comprenne tous sans effort
De concert, avec le double H-G on est d'accord :
Et on se tient droits sur les planches jusqu'à ce qu'on les enterre !
Réunion d'influences, de nuances, on est
Sans cesse obsédés par l'ensemble de possibilités pour recréer la transe
Missions pirates sans limites à l'expérience
J'y pense, tu joues, on arrange tout et ça recommence...
Balance le son, tant que c'est pas de la sous-culture autotunée
Y aura bien des gens pour s'y retrouver sans inhibition
Partager les sourires, les rhums à tiser aromatisés
Ou bruts de coffre, on t'offre un bout de nos tripes à toi de le digérer !
***
Hip-hop cloisonné ? Écoute un peu sur quoi j'pose !
Sans frontières pour s'emprisonner, pas de risque de ménopause mélodique
Jamais de menu 'pause' pire qu'une bande de geeks
Aux codes binaires, ternaires, universels et éclectiques !
Et ouais... on peut passer du coq à l'âne sans lubrifiant
Parfois trop passionnément et c'est certainement
Ça qui nous achèvera un jour, j'espère...
En tous les cas j'veux que ce soit sur une scène ou dans ses alentours
J'veux mourir d'un concert...
J'veux mourir d'un concert...
J'veux mourir d'un concert...
Et sur un accord mineur lever un dernier majeur aux majors
On parle pas la même langue, en-tous-cas pas de la même manière
Les frères de son font en sorte qu'on se comprenne tous sans effort
De concert, avec le double H-G on est d'accord :
A coups d'overdoses d'accords on mourra sûrement d'un concert !
On parle pas la même langue, en-tous-cas pas de la même manière
Les frères de son font en sorte qu'on se comprenne tous sans effort
De concert, avec le double H-G on est d'accord :
Et on se tient droits sur les planches jusqu'à ce qu'on les enterre !
Parce qu'à coups d'overdoses d'accords, on mourra sûrement d'un concert
J'veux mourir d'un concert !
Et sur un accord mineur lever un dernier majeur aux majors !
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8. |
Sous-estime nous
03:32
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A toi qui sous-estime nos forces qui, joue avec nos vies
Ris de nos malheurs et veux dicter nos envies pour qui,
En avoir une belle paire c'est écraser le voisin...
Dire que tu voudrais que le monde entier s'asservisse à tes désirs...
A toi, qui entretient les décalages dans ce monde en rage
Voici quelques phrasés de plus comme témoignage
Des intuitions que tu tentes de refouler, dès l'enfance et les premiers cahiers
La musique ? C'est bien joli mais ça paye pas un loyer !
Donc on s'aveugle à ton savoir dans une cage d'ascenseur bloquée mais
Tu croyais que c'est par le diplôme qu'on acquiert l'aptitude et
Que tu sentirais moins la merde en prenant de l'altitude sur l'échelle sociale ?
Révise tes habitudes, nous on emprunte les escaliers
Jalonnés par les indésirables derrière les façades
Ceux à qui t'essayes de fermer la bouche en ouvrant l'arcade
Pendant que sont applaudis les rêves qui pourrissent dans ton oseille
« Faut pas cracher dans l'dos des autres », mais tu le fais bien dans nos oreilles
Le vice s'immisce tu glisses sa carte tant qu'y a de la maille on sait jamais
Cocus, on paye la chambre et t'augmentes le prix du loyer
La liberté se meurt sous des tonnerres d'applaudissement
« On t'offre la gloire, vend ton honneur en guise d'investissement ! »
* * *
Les termes les plus beaux récupérés par tes institutions
L'amour est dans le pré allons donc brouter parmi les moutons
Qui se laisseront convaincre de pactiser avec les loups
Juste pour faire réagir le berger, alors qu'au fond tout le monde s'en fout
Parfois j'me dis que t'as gagné, voyant des mômes poser
Des billets plein le regard, grisés par le clic-clic du calibre et
Le rêve paumé, tendant la paume aux hérauts du malsain
Qui s'impriment, culture-famine recrachée en venin alors
On réagit : grattant la couche de vernis, conscient des fissures béantes
De ton système vicié, divisés face à la tourmente
On s’unit lors des éclaircies et le bruit coure toujours plus vite
Qu'un nouveau monde est en marche et qu'il avancera loin de celui que tu as bâti
Ta vérité vénale, qu'est-ce qu'on y peut ? Rien ! Chacun la sienne
Et réflexion faite, je préfère bien mieux
Toucher des gens sensibles aux passions qu'emmerder les cons (pas facile)
Sans me laisser charcuter par tes bouchers sans compassion
* * *
Sous-estime nous ! Mais on ne foulera jamais ton piedéstal
Pas dupes, mensonges et luxure sous les discours de vestale
Usurpant les vérités à l'usure, tant que tu feras monter ta sale pâte
On empoisonnera la levure
Sous-estime nous ! De ton monde noir nous sommes les bêtes aux mille couleurs
Laissant éclater la diversité dont tes dogmes ont si peur
Regarde comme on est beaux et plein, égaux, on plaint
Les tristes sbires de ton empire, fragile miroir de ton dédain
Sous-estime nous ! On se contentera pas de quelques rimes nous
On prépare le retour de flamme et les braises s'animent
Tout est là pour lutter ensemble, à chaque barreau sa lime
Pour repousser tes idéologies malsaines jusqu'au bord de l'abîme
Sous-estime nous ! Mais plus tu nous méprise et plus on se renforce
Laissant couler la sève et pourrir ton écorce
Et si du monde par ton mépris tu crois rester le maître
En fermant les portes à clef... on viendra défoncer tes fenêtres !
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9. |
Des pensées à la plume
06:09
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Des pensées à la pelle, fossoyeurs du quotidien
Ça s'exprime par tous les temps et par tous les moyens
Et si l'industrie artistique nous prive on fera de la rue un festin
Sauvage, solidaire, gardez vos muselières pour les chiens
Qui s'exhibent à travers la culture des oligarques
Celle qui vise à nous lobotomiser par le port d'une marque
Aimerait tous nous faire dire 'remarque, j'dirais pas non au pognon des monarques
Même si j'dois véhiculer la mort'
Autant de supports que d'outils grâce auxquels on opère mais
Quand tu vois les cases à remplir, j'en chialerais tellement on se perd
Certains sont grassement payés à dormir dans l'hémicycle
Et nous, on devrait mendier quelques billets pour s'offrir une maigre part du dessert ?
On persévère, armée contestataire
Plumes inspirées de force par l'humain face à ses pires valeurs
Fiers de millions de regards uniques et on voudrait nous faire croire
Que le talent passe par l'argent quand le profit assassine l'art ?!
Des pensées à la plume, les chemins sont longs
Des kilos de légèreté pour quelques vers de plomb
A plein volume, une catharsis par la carte son
Nos cartes c'est : battre le vers tant qu'il est chaud, le partager lorsqu'il est bon
On ne vise pas un de leurs putain de trophée, on n'a rien à cacher
On s'étend sur le papier pour y coucher un peu d'humanité
Demain n'étant pas sûr ; s'appliquer à l'aborder chacun à sa portée
Intuiter de belles valeurs plutôt que des hashtags à tweeter
Sans saborder... calme-toi ma plume, quand tu entends certains parler
T'en deviendrais marteau et les enclumes éclateraient mais
Nan... trop facile, trempe-toi dans ce que tu peux apporter
Car on s'épanche aisément pour détruire beaucoup moins pour aimer
Alors merde... qu'est-ce qu'il nous reste, entre les belles paroles des bien-pensants
Et le discours ambiant qui légitime les pires retournements de veste ?
La flamme ! Et pas celle de leur front puant
Mais que nos cœurs réclament et que les esprits étouffent trop souvent
Tiens... prend ma main et sens, comme elle est tremblante
Perçoit l'incertitude trahir mes yeux qui ne sont qu'humains
Face au monde, ses douleurs et ses imperfections
Esquivant l'autoroute morale, multiplions nos directions
Les chemins sont longs
Des kilos de légèreté pour quelques vers de plomb
A plein volume, une catharsis par la carte son
Nos cartes c'est : battre le vers tant qu'il est chaud, le partager lorsqu'il est bon
Parler haut et fort à tort et, au travers des mots
Ça on sait faire, l'obscène charme volontiers les minots
Drogues, sexe, violence dont on connaît tous les maux
« Amour »... sonne encore trop souvent ringard dans un micro
Idéaux tombés bien bas d'icônes masqués de faux-semblants
Alors qu'on pense parfois si haut, la plume s'arrête aux références
Et sans elles, ce sentiment constant d'absence
Le monde hurle et on confond plaisir et indolence
Des pensées à la plume, les chemins sont longs
Bordés d'embûches perdant le stylo dans la viciation
Pour chaque narration viciée, un pas de plus vers la dégénération
De générations dont les références font dégénérer l'action
Des pensées à la thune, le pas est vite franchi
Je préfère en hurler à la lune et m'exiler loin des fusils
Brandir nos plumes chargées des nuances de nos pères qu'on enterre
En restant fier, de leurs influences mais tournés vers ce que l'on construit !
Laisser plonger les pensées sous les couches de peinture... (x4)
Laisser plonger les pensées sous les couches de peinture
Guider la plume dans les hauts fonds, des blessures aux sutures
Les mots comme étendards, autant d'armes ou de liens, je préfère
Dompter un futur commun au lieu de compter mes points de luxure
Quand leur culture suppure la mort de l'art, de l'âme
Tant qu'y a de l'or, pour l'Homme... De l'air ! De l'air ! (j'étouffe)
A trop vendre, on finirait par tout brader... (c'est clair)
Stop à la surenchère et que la plume honore les pensées !
* * *
Des pensées à la plume, les chemins sont longs
...
A plein volume, une catharsis par la carte son
Nos cartes c'est : battre le vers tant qu'il est chaud, le partager lorsqu'il est bon
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10. |
Notre musique veille
05:05
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Mais comment faire... pour exprimer un bout de soi aujourd'hui
Vivre d'un art éphémère n'a pas de prix, alors
Il faut te fixer au support, faire partager au nombre
Ou bien rester dans leur ombre
Sombre constat... triste réalité
Du combat, tu veux vivre du son ? Ah ! C'est con,
T'as qu'à troquer ton inventivité si peu rentable et faire danser les cons
« Mais t'es qui pour juger l'art, toi ? » Juste un type qui voudrait, voir
Des effusions... jusque tard le soir
Pas seulement tassés en boîte, pupilles dilatées pour mieux y croire
Nan, laisser grimper les flammes les nuits de couvre-feu et là
J'parle pas de bagnoles qui crament mais de ce qui réunit pour être heureux
Si tu savais comme on nous (bêtes de) traite
« Sois content d'exprimer ton art », alors que tout se vend...
donc tout s'achète ? Connard ! L'appât de la maille a émaillé les idéaux
J'étais prévenu, mais jusque là j'aurais jamais crû
Des traditions d'échange à celles de supermarché
Des producteurs artistes aux tas d'autistes armés pour formater
Animé par nos passions, on garde le chemin de ronde
Combien de leurs échelles à repousser pour conserver son monde ?
Et encore, quand c'est pas chacun le sien, de monde...
Sans supporter celui du voisin qui, soit disant, ne comprend rien à rien
Et ça t'explique le bon goût à tour d'avis et bla, bla, bla
Un pot de confiture pour tous qu'on étale chacun pour soi
La culture souvent nous divise, au lieu de nous rassembler
Calibrés les médias parlent d'« art », couverts de vers pervers
Et par dessus le marché (industriel) ils croient que les artisans vont s'taire ?
Putain... libérons l'atmosphère !
A trop s'faire, dicter sa conduite, afin de répondre aux critères
Atrophiés, on s'épuise dans la fuite, alors j'préfère, me fier
à mes instincts et persévère jusqu'au bout de mon souffle
Avant que j'en perde mes vers
Depuis tout petit je me suis invité au banquet musical et me suis gavé
Entre les couverts réservés, les couplets à gerber, les repas sur le pouce et les festins
J'ai pu trouver ma chaise même lorsque la musique s'arrêtait mais
Attablé aujourd'hui je vois trop peu d'intermédiaires entre le trône et le tabouret
Faut qu'on brise la torpeur de cette lente indigestion car
Du bon goût ils souillent grassement la sépulture
Ignoble bouillon de culture, infecte mélasse, au goût synthétisé
Servie sur une nappe de soie tâchée d'un festin carnassier
Prémâché, prédigéré même si le pire reste encore à vomir
Et ils veulent nous gaver jusqu'à ne plus rien sentir
D'une culture uniformisée, con-damnée à se condenser
« Allez les cons, dansez ! » Et laissons donc les vrais
Toucher plus de blé en jouant cinq minutes dans une rue fréquentée
Que sur les skeuds achetés dans leurs putain d'hypermarchés
Quand tous ces riches mécènes exposent l’obscène à des prix indécents
Combien d'indépendants s'endettant pour produire un millier d'EP n'en vendent pas 100 ? C'est...
L'illusion du choix dans le tombeau culturel
Ils forgent les disques d'or pour mieux charcuter le talent
L'illusion du choix dans le tombeau culturel
La distribution de masse fait l'ennui et le faux temps
L'illusion du choix dans le tombeau culturel
Vos victoires de la musique sont les défaites de sa beauté plurielle
L'illusion du choix dans le tombeau culturel
Tout pour le top des charts mais rien qui ne surprenne l'oreille
Alors MA MUSIQUE VEILLE ! (x2)
NOTRE MUSIQUE VEILLE ! Reste libre et partageuse
Entre leur purin et les puristes, magique ou rageuse
Notre musique celle, qui traduit du mieux qu'elle peut les sentiments
La portée en clef de lutte face à leur monde aseptisant
NOTRE MUSIQUE VEILLE ! Reste libre et partageuse
Entre leur purin et les puristes, magique ou rageuse
Notre musique celle, qui traduit du mieux qu'elle peut les sentiments
La portée en clef de lutte face à leur monde aseptisant
NOTRE MUSIQUE VEILLE ! (x2)
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11. |
Je te souhaite
05:37
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Je finis d'écrire ce texte les cernes comme des valises, deux balises
Témoins d'un voyage hors du temps, de tant d'émotions
Crise d'épuisement, impuissance parfois dont tu ne te souviendras pas
Petit témoin inconscient de notre immense émoi
Et toi, enfin te voilà, petite graine qui déjà intimide l'arbre
Qui ne savait trop comment pousser, devenu soudain tuteur avide
De te voir t'épanouir vers tes propres pistils
Je te souhaite que le terreau qu'on prépare soit pour toi riche et fertile
Tu n'es encore qu'innocence et réceptacle d'émotions
Avant de confronter la vie à tes spectacles et à tes illusions
Je te souhaite de conserver de la pureté, de la candeur,
Malgré le grand vertige des passions et le torrent des humeurs
Prendre tout doucement les Hommes pour ce qu'ils sont
Ni plus ni moins et accuser sans trop peiner les désillusions
Car s'il sait être beau, l'humain se parfait dans l'imperfection
Et tu verras que les pires salauds seront là pour te le rappeler sans concession
A la passion se mêle la peur de te savoir si fragile
J'aimerais te dire, te fais pas de bile, mais pour ça je serai le premier
Je saisis le sens du mot « bouleversé »... alors comme ça j'suis papa ?!
C'est déjà ma plus grande peur et ma plus belle fierté
Il va falloir qu'on s'apprivoise, et j'en suis en chantier
Parfois triste face au monde, pour toi j'irai l'enchanter
Je sais p'tit père... je parle... beaucoup et un peu trop de moi
Mais au fond j'ai hâte que tu prennes la place et m'ouvres ta voie
* * *
Je te souhaite que tes pensées ne se perdent pas trop parmi les temps révolus
Qu'elles soient plutôt dédiées à construire un futur résolu
De ne pas te complaire dans les complots les plus fumeux
Aiguiser ton esprit critique sans juger pour te sentir mieux
Je te souhaite de faire attention aux mots qui sortiront de ta bouche
Sans prendre ceux des autres au pied de la lettre, que tu saches
Sans te brimer te remettre en question, admettre tes erreurs
Afin de régner en maître, sur le royaume de tes convictions
Je te souhaite quelques addictions, les comprendre, les épuiser, t'en séparer
Pour mieux profiter de tes libertés d'action
Que certaines paroles contiennent tant de force, de douceur ou d'envie
Que ton regard s'embue et que ton cœur en soit épris et puis...
D'assimiler ce que tu juges bon dans ce qui t'es apprit
Faire de la tolérance, de l'humour, de la beauté autant d'abris
Rester éloigné du mépris, des débris du pouvoir
Leur laisser gloire, fric et perversion comme seules manies
Je te souhaite de vivre de luttes artistiques, amoureuses ou politiques
Face aux calomnies des médias et à l'arrogance des élites
Sans verser dans le cynisme, la peur ou n'importe quelle fuite car c'est ce qu'ils veulent
Mais je te souhaite de vouloir plus fort qu'eux et plus vite
* * *
Je te souhaite de t'épuiser à rire et t'émerveiller, loin du pire
J'ai pas fait un gamin pour qu'il s'invente une vie à souffrir
Y a tant de choses à prendre et de chemins auxquels s'ouvrir
J'ai tellement hâte, qu'à ton p'tit tour tu m'en fasses découvrir
S'offrir aux feux de la vie ou se laisser mourir à petit feu
Sauter les saisons pour mûrir ou se laisser pourrir par faute de mieux
J'aimerais t'apprendre un juste milieu à respecter
En écartant désespoir ou abus d'espoir avec lucidité
D'amour tu ne manqueras pas, mais recevoir n'est pas donné
Se décevoir est si facile, sensibilité teintée de fragile
Et pour donner faudra parfois pardonner, donc par avance
Je te demande de m'excuser pour mes faux pas, mes impatiences
Je te souhaite de m'envoyer chier lorsque ce sera nécessaire
Et c'est sûr, tu trouveras de quoi redire ou défaire, malgré tout ce que tu vivras
Je te souhaite de ne pas souhaiter agir mais agir selon tes souhaits
Pour ma part, je vise que « papa » rime avec « fierté », enfin
Je te souhaite d'aimer quelqu'un comme j'ai aimé ta mère
Apprivoiser les multiples cadences d'un couple de belles galères
D'une aversion pour le latex jusqu'à maternité soudaine
Quoiqu'il advienne t'es fruit de l'amour et je te souhaite d'en replanter les graines
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12. |
Un soupir
03:42
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Durant quelques secondes, un album ou une vie
On s'agite et on crie pour prouver qu'on existe / aussi...
Déversant nos croyances pucelles sur ceux qui les croisent, pensant
Esquiver l'individualisme qui crève les regards et les écrans
On se faufile entre les secondes pour essouffler le temps
Vivant chaque idée féconde comme un couplet entêtant
Cherchant les refrains évidents qui nous échappent sur le fil
Ce fil ténu qui laisse glisser nos rêves et nos convictions immobiles
On espère... des échos à sa solitude et
Des réponses sans même se poser de questions, par habitude
On s'invente un mal-être partagé avec facilité
Les belles lettres s'usent et face à nos mondes semblent fossilisées
Trop de monologues croisés qu'on nomme conversations
Au gré des réflexes sociaux et des costumes de convention
Alors on se recroqueville dans la moiteur de l'intime
Réfugiés dans la bienveillance qui tient souvent à un soupir infime...
* * *
On partage la douceur comme une drogue oubliée pour mieux endurer la douleur
La redescente et le réveil face aux leurres, aux peurs...
A ce réel qui nous singe, pourtant on descend des songes qui nous animent
Et pansent les maux qui nous démangent... et passent l'éponge sur nos erreurs
On s'y plonge... tête baissée sur les plaies qui nous rongent
Barricadés face à la tristesse des autres, miroir de la notre
Poli au gré des ricochets que les pensées accumulent par peur de se poser
Jusqu'à trouver un roc poreux et enfin l'on s'y repose... hè !
Tant de folie alentour, dénoncée sans s'y tremper
On essaie de rester sain et se chercher sans s'y tromper
Tant de cynisme faussement protecteur dont on se barde alors
On essaie de croire en l'humain et aux rêves qui le bordent
Les certitudes sont éphémères comme ce qu'on écrit
Toute apogée courre à sa chute et chacun prêtant l'avoir prédit
C'est par les extrêmes que nos cœurs sont nourris mais...
Un soupir et les jeux se dénouent... et le nous devient je
* * *
J'abrite de vastes étendues inconnues peuplées de murmures gênants
D'envies ténues, invités nés entre mes murs, malgré moi entretenus et
Lorsque j'y questionne les certitudes sous une chape de son
Mes hôtes pour un temps ôtent leurs costumes de plomb
Les sentiments reclus se prennent alors à rayonner
Épris de la feuille vierge ils canalisent le crayonné
La structure s'impose au contact de volutes de pensées opaques
Texte et son prennent forme et s'enlacent dans des ébats sans tact
Schizophrène incestueux ; je me fais la cour, la guerre, l'amour
Le verbe impétueux quand l'esprit s'oublie au monde autour
L'ego espère un jour faire partie du commun des immortels
Et les couleurs, salvatrices, maintiennent le cœur au naturel
Si je me renferme sur moi-même c'est que je n'ai rien d'autre à offrir
En ce jour ce qui me rend ferme, m'aura fait défaillir
Le caméléon se rend terne pour mieux jaillir le lendemain
En attendant, je rend l'antenne, un soupir et ma lanterne s'éteint.
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BagHz Montpellier, France
BagHz est un musicien qui s'est laissé glisser vers le rap par sa soif d'écrire, inspiré par des frontières d'influences et de vécus divers entre émerveillements et révolte, entre rage et amour...
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