1. |
Aux quatre temps
03:50
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AUX QUATRE TEMPS
J’ai le blues
Mi la mi si la mi en septième
Et j’expose mes amis syllabiques
Sur des portées de prose
Faut que ça tienne, même lorsque le doute s’impose
Éparpillé aux quatre temps
Pourquoi tu pleures ?
Parce que j’ai le cœur qui ploie
Je sais plus si c’est le manque de confiance
Ou l’excès de ce que je vois
Les sommes attisent les chiens
À la niche la tise assomme, putain
Tu m’étonnes qu’on somatise pour rien
Éparpillés aux quatre temps
Un peu perdu au milieu des bouquets d’ego
A fleur de beau, taille les feuilles du mal et remplis les mots
Charge-les jusqu’à ras-bord s’il faut, tant pis
On poussera sous la même étoile
Éparpillés aux quatre temps
On a la chance de s’exprimer
Et on la gâche à s’étriper
Ah, c’est tripant de juger l’autre
Comme si ça portait nos valeurs
Accepter sa part sombre c’est dur
Et si mes démons t’éloignent
Mes merveilles restent à portée
Éparpillées aux quatre temps
Directions cardinales, il faut choisir donc renoncer (impossible)
Entre danser sur la Lune et ce côté Tournesol (impassible)
Toujours plus à l’ouest !
Comme pour échapper au lever du soleil
Le temps, suspendu jusqu’aux lendemains de veille
Enserrant la routine, en sourdine
Entre inhibitions étranges et ambitions mesquines
Ce qui ne tue pas blesse
Et personne n’entend hurler
Car les cris ne franchissent plus l’esprit capitonné
« Bien souvent, être adulte ne vaut pas le coup »
Me crient mes rires d’enfant
Éparpillés aux quatre temps
Le cœur s’offre à la vie, à tout-va
Et contre le sens du vent
J’ai beau compter, je ne retombe jamais deux fois sur le même
Ni avec les même gens
« Mais prends le temps, être adulte ne vaut pas le coup »
Me crient mes rires d’enfant
J’ai toujours été amoureux
Jamais pu faire autrement
Quitte à y laisser le cœur et toutes ses parenthèses
Éparpillé aux quatre temps
Attends… Vas-y !
Pirate un peu de bonheur, indigne-toi de causes perdues
Gagne ton quart d’heure, petite coupe au vin d’honneur
Et quand la lie est bue, l’essence du moment redevient feinte
Et l’étau du quotidien resserre l’étreinte où la honte est tue
Alors on s’accroche comme on peut
Jusqu’où est-ce qu’on joue le jeu ?
Trop peureux ; on mise en s’inventant des enjeux
Et on se cherche même quand on s’est trouvés
Éparpillés aux quatre temps
Pour ne pas se rendre compte qu’on est tous ou rien
Perfusés non-stop au besoin d’être enfin quelqu’un
Ils rêvent tous d’être égérie, jusqu’à finir digérés
Dans le culte du pas-grand-chose
Éparpillés aux quatre temps
« Bien souvent, être adulte ne vaut pas le coup »
Me crient mes rires d’enfant
Éparpillés aux quatre temps
Le cœur s’offre à la vie, à tout-va
Et contre le sens du vent
J’ai beau compter, je ne retombe jamais deux fois sur le même
Ni avec les même gens
« Mais prends le temps, être adulte ne vaut pas le coup »
Me crient mes rires d’enfant
Compliqué parfois, de ne pas rester cynique
Mais voilà : Papa ?
Oui mon grand, je suis là
Je te promets que je suis un bon parent
Même quand ça me rend peureux (et que je peux faire mieux)
Forcé de croire en l’avenir : Don Quichotte face aux moulins
Et si je pense ça, je sais que Sancho pense pire et
J’en transpire le soir, sueurs froides, flashs d’angoisse, pourtant
Chaque jour est un printemps à mettre en terre
Éparpillé aux quatre temps
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2. |
La Horde
03:22
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LA HORDE
La Horde du Contretemps
On est formé.e.s à esquiver les rangs
Guettant la levée, par-delà les mailles, le long des failles
Lové.e.s là où coller quelques phrases fortes fait pas un refrain résistant
Et entasser les feuilles mortes n’arrête pas le travail du vent
Assemblant ce qu’on transporte ensemble en domptant les courants
Loin des effets marée, des reflets navrants
Et dans le sablier : quelques galets
Pour mieux vivre au fond du temps
Las de l’amertume lissant les remous des Hommes
Laissant les questions à la dérive
On sillonne l’écume des âmes
Comme si nos cœurs en dépendaient
Évidemment que nos cœurs en dépendent
L’âme à vif et le cosmos pour campement
Même si le métronome soutient les mêmes thèmes
Qu’à cela ne tienne !
Mouds des grains de folie dans le rythme du vent
Le métronome soutient les mêmes thèmes
Qu’à cela ne tienne !
Mouds des grains de folie dans le rythme des gens
Dur de bouger la masse apathique
Moins de monde réuni pour écrire sa vie que pour la Saint Patrick
Pas l’envie, pas le temps, et leur temps c’est argent
Pas l’envie, pas le temps, et leur temps c’est argent
La Horde du Contretemps
Partout dans les médias : propagande active nous calomnie
Et sur les écrans se vautrent leurs simulacres
Qui vantent le goût âcre du médiocre
Ils sont chronomornes et chronolissés
Craignent tout ce qui n’a pas de prix
Ça infirme le confort de la norme
Or la Horde n’est pas faite de copies qu’on forme
Hors la loi, le mors au cœur, l’amour aux dents
Fuir la nasse
Hors la loi, le mors au cœur, l’amour aux dents
Suivre les traces
Suivre les transes
Suivre le vent
Suivre le flot
Suivre les scribes, les aéromaîtres, les crocs, les feuleuses
Hors du temps ; des emplois qu’on en fait
Caracoler au contre-pas
Fier, sérieux dans le jeu
Comme l’enfant qu’on laisse faire
Fie-toi au corps, méfie-toi du cerveau rétif
Vois : au lieu de composer avec l’autre
Chacun veut lui écrire sa partition
Pourquoi ?
Harmonotonique…
La Horde fait halte et offre l’asile poétique
Là où la pulsation s’écroue
Le temps s’écroule
Emporté par la foule
Au temps pour nous
On monte à cru sur le tempo
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3. |
Mon enfant sauvage
03:15
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MON ENFANT SAUVAGE
À mon enfant sauvage
Le costume de l’âge n’est pas à ma taille
A desserré les mailles, rapiécé les failles
Laissez passer l’envie
Le vif tempête à l’intérieur
C’est dans les strates inférieures que se débat la vie
Plus d’une fois frôlée
C’est affolant ce qu’on refoule
Et tout ce que l’écume a pu avaler
Laissez passer le vague-à-l’âme déferlant
Le ressac est puissant
Bruissant de souvenirs déformés
L’armure se fissure
Et sous le masque, tu m’apparais
Ça faisait si longtemps, mais où étais-tu passé ?
Faut dire qu’il est si facile de t’étouffer, de t’oublier
Qui sait ce que je serais devenu si seulement tu avais pu rester…
Même si t’es jamais vraiment parti
Si souvent je t’ai coupé la parole
Bridé l’émerveillement
N’osant plus te regarder en face de peur que les merveilles mentent
Derrière le voile qui te masquait la vie avec amour
Écarté puis déchiré par les temps qui courent
À mon enfant sauvage
Le costume de l’âge n’est pas à ma taille
Ta voix s’est perdue, l’émoi se terre
Dur de donner un sens aux rêves depuis qu’on se veut si mature
Culture a occulté nature catapultée
Sur sentier balisé (que l’on croit si sécure)
Je te sens hurler en moi
Les rares fois où le vacarme s’arrête
Quand j’entends plus qu’un bourdonnement
Qui s’amplifie du cœur à la tête
Dernier rempart face au silence oppressant
Bon sang mais qu’est-ce qui m’écarte à ce point de l’instant présent ?
Passer de ton rire pur aux rictus des Hommes
Force de vie domestiquée ressurgit brièvement
Comme derrière un mur d’envies cimentées
Petit fantôme réduit au passé
Incarné face à moi, tu reviens pas à pas
C’est fou comme la vie reprend le dessus malgré le chaos
Viens, rappelle en moi ce que je suis de plus beau
Qui retombe en enfance s’y élève à nouveau
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4. |
Pourquoi tu pleures ?
00:34
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5. |
Idéal standard
03:36
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IDÉAL STANDARD
Pourquoi tu pleures ?
Je veux souffler
Juste un peu, me poser
Toutes ces journées, à cavaler sans avancer
Coincée au bout de mon souffle
Laissez-moi au moins cette soirée
Et des vacances... merde, « vacances »
Rien que le penser c’est déjà hors de portée
Je veux me reprendre à rêver
J’ai plus envie de jouer à ce jeu-là
Je dors plus la nuit
Je veux pas finir comme ça
Noyée dans mes rêves
Noyée dans mes paillettes
Déjà : quitter ce taf au rabais, m’affirmer
Bien sûr que je mérite pas le quart de ce qu’on me fait subir
Humiliations tranquilles : de quoi est-ce que je me laisse punir ?
Je veux briller
Comme la bagnole des voisins
Le bulletin de salaire des voisins
Le rang des voisins dans cette foutue hiérarchie sociale
Et tant que j’y suis : la maison des voisins
Je veux plus courir après vous et votre amour que vous n’avez que pour vous-même
Je veux plus me nourrir de tes problèmes à la con pour fuir les miens
J’arrive plus à m’investir pour faire partie d’un faux décor, à quoi ça sert ?
Je veux que tout le monde soit là pour moi mais dans le fond je sais pas si j’en vaux la peine
Ce taudis en location
Je veux cesser une bonne fois pour toutes de guetter l’occasion
Du neuf, rien qu’à moi
Et à lui aussi tiens, pourquoi pas
Pourvu qu’il me baise mieux, que les gosses poussent heureux
Qu’on n’ait plus à étendre les fins de mois sur cette putain de corde raide
Sortir de ce perron sans me sentir vieille et laide, moi...
Moi et ces bouts de honte, que je traîne un peu partout
Comme une carapace brûlante et dure qui colle à la peau
Qui colle à l’amour que j’ai toujours voulu donner au fond
Et qu’on m’a retourné avec mention « n’habite plus au cœur indiqué »
Me diviser, me soustraire, multiplier les réductions
Rallonger l’addition, mais le problème et l’équation restent les mêmes
Je veux tout, tout de suite et rien comme tout le monde
Mais que tout le monde m’aime et soit là
Je veux tout, tout de suite et rien comme tout le monde
Loin de l’idéal standard de ces connards qui veulent tous la même chose que moi
J’ai plus envie de jouer à ce jeu-là
Je dors plus la nuit
Je veux pas finir comme ça
Noyée dans mes rêves...
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6. |
De l'ombre au soleil
04:09
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DE L’OMBRE AU SOLEIL
À l’ombre des tavernes où s’abreuvent les hors-la-loi
Ce que nous prend le roi l’Éphéméride nous le rendra
Aux soleils des Neuf Mers souffle le vent des renégats
Ce que nous prend le roi, l’Éphéméride nous le rendra
Un soleil rouge se couche sur le port de Damiette
Peu de bateaux à quai, la ville semble quiète
À la taverne on boit comme chaque soir
Entre brèves de comptoir et rêves de contes foireux
Accoudé au bar, un aventurier taciturne
S’abîme dans le mauvais houblon, d’un air terne
À quoi bon, pense-t-il, sacrifier ma vie
Pour tous ces soûlards et leurs piètres chansons
_ Allez patron, remets-en un dernier !
_ Oh, tout doux étranger, avec c’que t’as vidé, t’as d’quoi payer ?
L’individu se dresse d’un bond et crie :
_ Je suis Mortimer, l’écumeur des Neuf Mers,
Sers-moi un verre ou t’es un homme mort !
_ Vermine ! Aucun client ne me parle sur ce ton ! répond le tenancier en attrapant son vieux tromblon
Puis il le toise un instant sous son tricorne
Et se liquéfie en bégayant :
_ M... M... Mortimer... le grand ?
De l’ombre au soleil, à l’ombre, au soleil...
Les héros vont et viennent au fil des saisons
Les drapeaux hissés tiennent au gré des raisons
Révolution !
Les plus forts contre les plus libres
Choisis ton camp !
Gentils, méchants, comme dans les livres
Choisis ton camp !
Le bien à l’ombre du mal, à l’ombre du bien
Et on retourne toujours au même point
Mortimer n’est pas n’importe qui
Dans chaque port l’on dit qu’il est le plus grand pirate des Neuf Mers
À bord de l’Éphéméride, galion volé aux corsaires du roi
Sa légende défie la couronne et les lois
Le tavernier n’en revient pas
Il range son fusil, sort son meilleur rhum
Soudain la porte du bar vole en éclat
_Que personne ne bouge !
Les gardes du roi viennent se poster à chaque table
Et une sombre silhouette s’approche du comptoir
_ Capitaine Solfar, en personne, que m’vaut cet honneur ?
_ Bonsoir, Mortimer, répond-t-il en le fixant de ses yeux noirs
Si tu permets, mon cher, je vais m’asseoir
Prendre un verre et on va parler, toi et moi
Mortimer ne bronche pas
_ Ah, depuis le temps que j’attendais ça...
Les deux hommes se dévisagent dans un silence de mort
L’instant s’est figé comme s’il attendait l’histoire
De l’ombre au soleil, à l’ombre, au soleil...
Les héros vont et viennent au fil des saisons
Les drapeaux hissés tiennent au gré des raisons
Révolution !
Les plus forts contre les plus libres
Choisis ton camp !
Gentils, méchants, comme dans les livres
Choisis ton camp !
Le bien à l’ombre du mal, à l’ombre du bien
Et on retourne toujours au même point
Solfar est fourbe, cruel, impitoyable
Conseiller du roi, il mange chaque joue à sa table
Incarne l’autorité, l’ordre et la morale
L’inquisition, les autodafé
Drapé dans son long manteau
Il sirote son rhum et affiche un sourire satisfait
_ Mortimer, tu titubes et tu sens l’alcool fort,
Pour un héros ça fait un peu moins fier
Tu pensais pouvoir accoster incognito ? Pauvre idiot,
Ton épopée s’achève ce soir
_ La ferme Solfar ! Le peuple gronde, je suis son porte-voix,
La Révolution t’emportera !
_ Ta révolution ? Petit libertaire à l’ego démesuré
Tu n’es qu’un trompe-l’œil
Vois-tu, Mortimer, ton péché c’est l’orgueil
Comme chaque héros qui pense incarner la liberté
Laisse-moi t’expliquer
La partie est terminée, le roi l’a décidé
D’ailleurs, à l’heure qu’il est, sur l’Éphéméride
La loyauté a été rachetée ou passée par le fil de nos lames
Ton nom, ton image, tout est entre nos mains
Si tu n’es plus qu’un homme, tu n’es plus rien
Les héros pensent écrire l’Histoire
Mais sous la plume du pouvoir, seuls se succèdent les souverains
Rassure-toi : on les chantera encore, tes airs de marins
Tu auras tes quelques fables, peut-être une statue dans un village minable
Enfin, quoiqu’il en soit, c’est la fin d’une époque
De ton récit épique, de tes forfaits, des non-droits
Santé
Vive le roi
Bon réveil, Mortimer, les verres sont pour moi
Personne ici-bas n’est une révélation
Du soleil à l’ombre, il faut moins qu’une révolution
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7. |
Histoire d'une idée
03:50
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HISTOIRE D’UNE IDÉE
Histoire d’une idée qui naquit d’un émoi
Entre les parois de sa cage encéphalique
Puis s’y sentit vite à l’étroit
Entourée de poncifs, stéréotypes et autres concepts froids
Un jour elle profita d’être lâchée, comme ça
Au beau milieu d’une discussion
Pétrie de paradoxes et de contradictions
A chaud, certains débats font peur, c’est sûr
Et voilà notre petite idée qui s’échappe à l’aventure :
Ouf ! Ça tourne en rond
Le dîner s’éternisait, l’alcool enlisait la discussion
Fini d’être tout juste bonne à vos arguments
Je vais me faire belle
Petite idée deviendra grande bien malgré elle
Je ne veux pas être arrêtée
Au creux d’un cerveau borné
Germer sur des archétypes consternants pour conforter mon hôte
Le con qui criera le plus fort, tétanisé à la simple idée de changer
Il s’en est fallu de peu, que je ne devienne religieuse
Après quelques prières on m’aurait rendue franchement pieuse
Et pourquoi pas, mais vu comme ils prennent le sujet à bras le cœur
Je préfère un moyen plus simple d’incarner la foi, comme...
Une pub tiens ! Rentrer dans la ronde
Subterfuge à l’immonde, me faire belle
Que tu payes pour ta surdose
Au nom du saint espoir d’avoir pour paraître
Bref, de celles qui sont trop lumineuses
J’aurais pu naître sur un clavier
Mécaniquement, manipulée dans l’illusion de discussions instantanées
Sans ratures...
Quoi, brûler mes empreintes ?
Non, décidément, je suis bien aise d’évoluer à l’air pur
D’ailleurs : si je faisais carrière, pour rejoindre les plus fortes ?
De celles qui enchaînent sous bonne escorte
La peur aux masses, le bonheur aux portefeuilles
Politique aux urnes, répression à liberté... j’en passe !
Tout se débat, la colère macère puis s’oublie
Passionnés par le « qui parle ? »
Au détriment du « qu’est-ce qu’y dit ? »
C’est la guerre : armes de distraction massive
Toutes façons jusque devant le fait accompli chacun se donnera sa raison
Et aujourd’hui, on doit faire son chemin en quelques secondes
Féconde ou pas il faut vite croître et créer un avis
Un avant, un après soi, c’est fou...
Et ça va jusqu’à mourir pour certaines d’entre nous
Perdues dans une forêts de lampadaires cachant le firmament
Finalement : tout ce que je sais, c’est que je ne veux pas vous cliver
Devenir idéologie, servir d’illogiques idéaux
Ou rester vautrée au logis, non je veux brasser du cerveau en fusion
Jusqu’à ce que vie s’ensuive et sans concession
Puis elle intériorise encore une fois, loin du monde qui vocifère
Je vais me poser là, sur ce coin de papier
Il saura sûrement quoi faire de moi
Lui qui y réfléchit à deux fois
Allons, c’est décidé, fixons la pensée avec soin
Viens l’idée ; tu pourras être un peu à chacun
Allons, c’est décidé, fixons la pensée avec soin
Viens l’idée : ensemble on va se porter, loin
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8. |
Mon testament
03:33
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MON TESTAMENT
Je baille longuement
À m’en décrocher la mâchoire
Fais respirer le cerveau, les pensées à fleur de mots
Je baille longuement
Deux fois de suite ; il est tard
Putain je suis mort ce soir
Tiens, je suis mort ce soir ? Eh ben...
Je ne lègue rien à personne
À quoi sert de partir si j’ai pas tout donné à point
Je ne lègue rien à personne, non
Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin
Et ça fait cache-cache derrière l’amour chez monsieur le maire
Cache-cache derrière la mort chez monsieur le notaire
Et qu’est-ce qu’on cache derrière la mort, loin de son fort intérieur ?
Je ne veux plus le savoir, vu ce qu’on gâche devant sa vie chaque heure
À chaque chemin le cœur posé sur une rose des vents
J’ai pris le temps pour la prose et par peur de ce qui part demain
Je sais bien que les mots sont forts mais souvent formés
À finir lâchés dans le fond de l’action et le feu des formes
Pour ne pas devenir fou, à force de vouloir y échapper
J’ai appris que le temps ne se perd pas
Réfugié chez ceux qui me ressemblaient car fallait qu’on s’aime
Mais on ne sème pas grand-chose avec des clones de soi-même
Ceux à qui j’ai donné se reconnaîtront
Si j’ai prêté ; j’offre, et si je devais encore y a prescription
J’ai trimé, sans mimer, simuler
Je mérite chaque album en pendentif comme autant d’amulettes
Et peu de regrets à déplorer au fond
Le futur est tellement loin
Le passé tellement lourd
L’avenir est tellement proche
Le présent tellement sourd
Continuez de survoler ce merdier à bord d’amour
Que ça déborde à mort
Mon fils et toute la vie d’abord, à l’abordage
Et continuez de survoler ce merdier à bord d’amour
Que ça déborde à mort, mon fils et toute la vie d'abord
Je soussigné : BagHz
La grande gueule placée comme je pouvais
T’façons les meilleures histoires se conjuguent à l’imparfait
Rappelle-toi surtout ce qu’on éclairait lorsque le cœur s’ignorait pas
Finalement pour le reste : je signerai pas
Écrire fut un salut sincère
Ce soir j’ai crié pour la dernière fois
Sans prendre le temps de trier
En quoi j’ai cru et pour qui j’ai créé ?
Je sais plus... tant pis, c’est l’heure
Je crois que j’ai un peu peur, allez approchez
Vous êtes beaux !
Je vous laisse vous entrevivre
Entre la plume et la couronne, leurs ordres et nos chaos
Garder en ligne de mire ceux qui nous apprennent à haïr
Et chérir fort ceux qui nous surprennent à aimer sans toujours le dire
Un dernier souffle à chaque instant précieux
Qui nous a rendu fiers, entre premiers pas et dernière bière
Embrasez le temps pourvu qu’on s’aime
De pas grand-chose faites du mieux
C’était si grand et dérisoire, j’ai tâché d’y laisser un peu de feu
Si je meurs demain, je veux qu’on garde la mort en fête
L’amour en tête et qu’on chante fort les mêmes refrains
Si je meurs ce soir, au moins les mots auront fait sens
Leur puissance m’aura porté d’ego en couleurs jusqu’au noir
Si je meurs demain, s’il ne reste de moi que ces quelques vers
Toi et tes oreilles ferez office de notaire
Si je meurs ce soir, et tant que mon empreinte côtoie le vivant
Je veux que mes textes soient mon testament
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9. |
Quand meurt l'envie...
00:21
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10. |
A petit feu
04:20
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A PETIT FEU
On passe des pans de vie à ce contenter de si peu
Et quand meurt l’envie
On se rend compte qu’on est déjà si vieux
Le monde avance trop vite pour mes yeux
Vit trop fort ma tête, mais le cœur s’accroche
Au fil des pensées entêtées de passé où je me love
Présent torve, où je m’oublie
Je ne participe que de l’antérieur et le futur ne m’invite plus
Berce doucement ma mémoire
Faut dire qu’elle en a connu des histoires à tiroir
En rassembler les clefs ?
Ça n’aurait pas grand sens
Du Saint-Saëns sur le tourne-disque
Et le decrescendo de mes pas de danse tremblotants
Pourquoi je tremble autant ?
En attendant demain, le différentiel s’accentue
À croire que je vis sous différents cieux
Et que le temps tue avant la mort
À petit feu
Je croise les foulées, les regards, les miroirs des foules
Et m’insère à tâtons dans le flot de vie sans trop y croire
Convictions fanées, l’habitude comme canne et
Fixant chaque soir, comme s’il m’attendait
Au jour le jour, jamais ne coure
Me courbe, courbe, pas à pas, pied gauche, pied droit
Au tour par tour
Le ballet du temps m’échappe mais...
Où ai-je bien pu poser cette écharpe ?
Ah ! Je l’avais autour du cou, me voilà rassuré
Pour oublier que j’oublie tout
Allons retrouver la quiétude d’un petit tour de quartier
Non ! Je finirai pas coincé
Entre vos manques de moyens et ma dignité, pas si vite
M’enfermer de ce monde il n’est pas l’heure pour moi
Tant pis si malgré tout ce que j’ai pu faire
J’y suis maintenant hors-la-foi
J’ai rattrapé il y a si peu
Le temps de me poser dans chaque jour
Et il faudrait garder mon cœur dans l’hémicycle de la mort
À l’article de l’amour...
J’étais bien sur ma barque et voilà précipité ce long naufrage
Salauds ! Hein ? Quoi, toubib, il faut que je me calme ?
J’ai le corps en friche, l’esprit perclus d’escarres
Et il faudrait que je vous laisse gérer ce qu’il me reste encore à déchoir ?
Mais je vous ressemble et veux toujours m’assembler
Je vous assure, qu’importe ma santé
Je vous ressemble et veux toujours m’assembler
Je vous assure, qu’importe ma santé
Il paraît qu’ailleurs on meurt comme on vit
Ensemble, ou à peu près
Le seul qui m’accompagne pour ce que je suis
C’est encore lui : oui, c’est mon chien
Mais dans ses yeux j’ai pas de mal à trouver un rien
De cet amour qui fuit...
À petit feu
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11. |
Penser désaccordé
02:04
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PENSER DÉSACCORDÉ
Aujourd’hui m’inspire des sentiments étranges...
Aujourd’hui m’inspire des sentiments étranges
Comme un besoin de nostalgie lorsque la tristesse démange
Pensées d’ennui dont l’écho lie à l’infini l’esprit à se mélancolie
Je me dis...
On tombe tous là, comme des gouttes de pluie sur un sol trempé
Cueillis par des mains d’amour ou prostré
Sous la peine d’un monde où l’immonde et le beau s’enlacent
Et enfantent les visions bâtardes qu’on se garde bien de partager
On sonde nos âmes sourdes
On effeuille les pensées vierges
Noircies pour un temps
Qui passe et les relie, ou les froisse
En boules d’écueils harmoniques
Tant pis s’il faut penser désaccordé
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12. |
On tombe tous là
04:09
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ON TOMBE TOUS LÀ
Chacun chez soi et les moutons se gardent bien
C’est mon carré de pâture, jamais je partage !
Mais restons voisins car j’ai peur tout seul
Et je me sens mieux ici qu’ailleurs
D’ailleurs, qu’ils y restent !
J’y suis donc j’y peste
Enfin, jusqu’à demain...
Mais parfois demain donne l’impression de ne plus vouloir de nous
Tombés là puis restés bloqués à genoux
Soyons honnêtes : est-ce qu’on est tous pour un
Ou un pour tout ?
Se mentir c’est pourrir un peu et j’entends mourir
Sous chaque soupir, une esquisse de sourire envieux
Se mentir c’est pourrir un peu et j’entends mourir
Sous chaque soupir, une esquisse de sourire en mieux
On tombe tous là
On tousse quelques fois
Allez, encore un tour de manège en chantier
Je monte et descends, indécis
Tout est si flou, qu’est-ce que je fous
Ici-bas ou là, si haut, je ne sais plus, tout va trop vite
Pas de repos pour le foie
Mis à l’épreuve à la bonne fortune
De nuits peu glorieuses en instants de grâce uniques
Pas de répit, rien à faire
Je refuse de voir mourir la Lune
Sésame, ouvre-moi le miroir de mes rêves, sans une thune
Ces âmes ouvrent et noient leurs sensibilités
Par peur du vide au creux de l’écorce
Et ces corps se forcent à l’apnée
Sous le raz-de-marée
L’enfant portait haut les pensées au bout d’un morceau de bois
Puis à force c’est l’excavation constante à bout de bras
Mais parfois le soir, passée la fête
Posé, je jette un œil aux étoiles et me dis
Qu’on pourrait tous être poètes
Si tant est qu’on puisse écouter son cœur...
Et un peu moins sa tête
Protéger ce qui peut encore l’être
De ces foutus fracas d’ailes dans le ciel de quotidiens trop encombrants
Passe du goudron sur nos plumes quand le rêve de voler nous prend
Fais flotter le chagrin pour accepter l’averse en suspend
Car après la pluie viennent les belles gens
Dans mes veines courre l’envie furieuse de vivre tard et libre
Pour l’heure délivre mes pensées diluées dans un verre de triple Karmeliet
Fibre d’absolu que l’art mérite, mais ce soir est vide
Vite : une gorgée de vie ! Et qu’on m’explique pourquoi les larmes m’évitent
Dérive d’une époque ivre
On recrachera le trop plein, mais pour l’instant
Laisse boire, fais vivre !
Le maquillage de l’époque dégouline, dégueulasse
Viens on se dégoupille, fragmentaires dans ce palais des glaces
On excelle dans l’excès
À l’heure où ils veulent annexer nos passions à leurs tableurs excel
Mais plus complexe est l’Homme
Même si on tombe tous là, en toute simplicité
Une goutte de plus à diluer...
On tombe tous là
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13. |
Par amour de l'art
03:58
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PAR AMOUR DE L’ART
2019, rien de vieux
Programmées pour obsolescence
Les idées s’exhibent puis s’oublient
Auxquelles donner du sens ?
Tout stagne si vite à l’épicentre du bonheur
L’agglomérat de solitudes s’effrite et les enfoirés chantent en cœur
« Enchante encore ce que tu peux »
Me dit une voix dans ma tête
Tant pis, fais la fête, masque le cri des tempêtes
Et vis ce que tu peux mais crée
Laisse toujours cette flamme allumée
Brasse l’humain tant qu’il est beau
Frappe le vers tant qu’il est chaud
Et que les mots reprennent leur sens
Et que les sens esquivent l’étau chloroformé
De toutes parts, ça pue le mensonge normé
La vérité sort de la bouche des enfants qu’on laisse encore penser
Ils courent après le compromis
Par amour de l’or
Travaillent l’attitude avec mépris
Par amour de l’air
S’agenouillent aux portes de l’orgueil
Par amour de luire
Ici c’est pensé du studio à la scène
Par amour de l’art
Le verbe, pourri à la racine façon Monsanto
Et ça se bouscule pour plonger tête baissée dans la bouillie
L’industrie formate le lexique, rachète les idéaux
Guerre de tranchées pour la sémantique
Et dans le maquis, hé ho ?
Le public est éparse et beau
Il s’ébat fort, en réseaux denses, tissés hors de l’info placebo
Libre, en place et beaucoup trop sincère
Pour leurs pâles scénographies, leurs pauvres scénarios
Concepts obscènes
Discours obscènes
Spectacles obscènes
Tout ce qui divertit ment
Sous-fifres obscènes
Compromis obscènes
Des chiffres obscènes
Et l’essentiel est absent
Ça se prosterne devant l’industrie
Par amour de l’or
Collés aux sapes tâchées de sang
Par amour de l’air
Ça fanfaronne fait le fou en file indienne
Par amour de luire
Ici c’est pensé du studio à la scène
Par amour de l’art
L’amour dans l’âme, retarder la mort de l’art
Des leurres pour les pigeons, dollars pour les cochons
Agglutinés dans la suporcherie
Mais combien sont ces sales vices qui s’y sont standardisés
Les experts se pressent aux portes-voix d’une presse morte
Soit tu campes le soir dans le terrain vague
Soit t’y perds des bouts de toi
Peur du noir, de la crasse, sois prêt à tout
Lisse les atouts devant les vitrines dégueulasses
L’ego se dresse partout dans les conforteresses
Envies noyées dans tout ce que l’indécence a sabré
Quand bien même tout le monde s’en fout
Que tout le monde laisse faire
Que tout le monde attend
Et qu’on tient même si on n’espère plus rien du tout
Poings tendus ou sur la pointe des rêves
Tôt ou tard, il faudra bien qu’on s’entrevive
Par amour de l’art
Trop de trucs traumatiques masqués d’automatismes
On se bat pour ne pas finir automates tristes et
Par amour de l’art
Ce qu’on crée ce concrétise et contre ce qu’il crétinisent crânement
On crame les écrans d’expertise
Par amour de l’art
Trop d’imagerie d’oligarchie à contrer
Iconoclastes en indé
Par amour de l’art
Même usés jusqu’à l’os on se laissera pas sagement museler
Par ceux dont le portefeuille est partout mais le reste nulle part
Amour de l’art
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14. |
(coeur)
04:43
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(cœur)
Ça y est, c’est presque fini
Nouveau tour en dents de scie
Entre les temps et les gens
Le cœur entre parenthèses
Je veux mériter la Horde
Travail sur le contretemps
C’est l’éthique ou bien la mort
Le cœur entre parenthèses
L’amour s’enfuit sous les masques
Creuser parfois ça fait mal
Donc on touche pas et on laisse
La cœur entre parenthèses
Dis, tu sais pourquoi tu pleures ?
Ce qui ne tue pas te blesse
L’enfant hurle à l’intérieur
Le cœur entre parenthèses
Sentiments standardisés
Idéaux standardisés
Le monde est standardisé
Le cœur entre parenthèses
Alors on crée ses raisons
On suit ceux qui crient le mieux
Les histoires c’est dangereux
Le cœur entre parenthèses
Partout ça dit noir ou blanc
Viens, on va griser les rêves
Les histoires c’est important
Le cœur entre parenthèses
Futur est tellement loin
Passé est tellement lourd
Avenir tellement proche
Présent entre parenthèses
Et soudain quand meurt l’envie
Se lancer pour se sauver
S’entrevivre au creux des mots
Le cœur entre parenthèses
Mais le pire c’est pas le bruit
C’est tout le silence autour
À l’article de l’amour
Le cœur entre parenthèses
Gouttes de pluie dans les flaques
Harmonies désenchantées
Symphonies désaccordées
Le cœur entre parenthèses
... au réveil on se noie
Merde, on choisit pas son monde
Immonde et beau à la fois
Le cœur entre parenthèses
Embrasser les turbulences
Effleurer les fulgurances
Par amour de l’art de vivre
Le cœur
Enfin sans les parenthèses
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BagHz Montpellier, France
BagHz est un musicien qui s'est laissé glisser vers le rap par sa soif d'écrire, inspiré par des frontières d'influences et de vécus divers entre émerveillements et révolte, entre rage et amour...
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